samedi 24 février 2018

GENESE 18

V 1 à 8 : accueil du Seigneur et de Ses messagers par Abraham

« N’oubliez pas l’hospitalité, dit l’auteur de l’épître aux hébreux ; car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges sans le savoir : Hébreux 13,2. » Il n’est pas impossible qu’en écrivant ces mots, l’auteur de l’épître aux hébreux ait pensé à l’épisode qui nous est relaté ici. Rien ne dit, en effet, qu’au départ, lorsqu’Abraham offrit ses services aux hommes qui se présentaient devant lui, il ait eu conscience de leur identité. Bien qu’il ait devant lui le Seigneur Lui-même avec deux de Ses messagers, les yeux d’Abraham ne virent que trois voyageurs de passage. Ce qu’il fit pour eux, la façon avec laquelle il les accueillit, n’est pas lié à la conscience qu’il avait de leur importance. Elle témoigne plutôt de sa part du modèle d’hospitalité que doit être le croyant envers quiconque passe devant sa porte.

Pour comprendre le zèle que déploie ici Abraham dans l’accueil qu’il réserve à ses visiteurs, il faut nous souvenir du lieu où nous sommes. C’est dans une contrée désertique qu’Abraham a dressé sa tente. Nous sommes à la pleine chaleur du jour, dans les heures où personne ne se hasarde à se promener dehors. Le soleil est à son zénith et les points d’ombre sont rares. Le camp d’Abraham est installé près des térébinthes de Mamré, où devait se trouver un point d’eau. Ne pas accueillir un étranger dans ces circonstances aurait été une preuve d’inhumanité complète. Abraham, dans son attitude, va dépasser cependant le stade des simples convenances. Quand il voit les trois hommes, non seulement il ne reste pas assis à sa place, mais il se lève pour courir vers eux. Il ne craint qu’une chose : c’est qu’ils passent leur chemin sans s’arrêter chez lui. Abraham nous enseigne ici que c’est celui qui refuse l’hospitalité qui, en premier, se prive d’une bénédiction. Le visiteur que Dieu nous envoie est peut-être l’un de Ses messagers. Il est peut-être porteur, comme c’est le cas ici, d’un message important pour nous ou d’une bonne nouvelle.

Arrivé près d’eux, Abraham se prosterne devant eux et réclame comme une faveur pour lui qu’il s’arrête sous sa tente pour se restaurer et se reposer. Accueillir, c’est considérer celui que l’on reçoit comme notre hôte, un hôte auprès duquel on se place comme serviteur. Rien ne met plus mal à l’aise celui qui est accueilli que de lui faire sentir qu’il nous dérange. Pour être digne de ce nom, l’hospitalité exercée doit être faite avec le cœur, sans quoi elle n’a pas de valeur. Ayant obtenu leur accord, Abraham manifeste le même empressement à préparer tout ce qu’il faut pour ses visiteurs qu’au moment où il les a vus arriver. Il se précipite auprès de Sara pour lui ordonner de pétrir de la farine pour faire des galettes et court à l’enclos où se trouve son bétail pour choisir le veau qu’un serviteur va apprêter pour eux. Puis, le repas prêt, il reste debout près d’eux pendant qu’eux-mêmes se restaurent.

Si jamais quelqu’un fut honoré par un hôte, ce fut les trois hommes qui passèrent devant la tente d’Abraham. L’accueil que leur réserva Abraham ne fut pas celui d’un homme pour des égaux, mais d’un serviteur à l’égard de princes. Les invités d’Abraham sont aussi des témoins de la façon dont doit se comporter celui qui est accueilli dans une maison. Honorés, ils se conduisent en gentleman en répondant avec reconnaissance à ses services. Abraham ne le sait pas encore, mais il va l’apprendre. Les hommes qui sont devant lui ne sont pas là pour se restaurer et prendre des forces. Ils sont porteurs de deux missions qui touchent le patriarche de près !

V 9 à 15 : message à Sara

Puisque c’est par Abraham et Sara que doit s’accomplir la promesse de Dieu, les messagers tiennent à ce que celle-ci soit aussi impliquée dans l’affaire. Ils demandent donc à Abraham où se trouve sa femme pour être sûre qu’elle aussi entende ce qu’ils sont venus dire. Comme Il l’avait déjà fait pour Abraham précédemment, l’Eternel annonce une nouvelle fois, de manière à ce que Sara l’entende aussi, que d’ici peu le couple aura un fils. A l’écoute de cette annonce, Sara fait preuve de la même réaction que son mari. Jugeant de son état physique et de l’âge d’Abraham, elle affiche un total scepticisme quant à la réalisation pratique de ce qu’elle entend, et en rit. Bien que cachée derrière une tenture, sa réaction n’échappe pas aux visiteurs qui l’interrogent sur la raison de ce rire. Le rire de Sara est humain. Mais l’affaire dont il est question ici n’a rien d’humain. Elle est du début à la fin l’œuvre entière de Dieu. Et Sara doit y réfléchir : y a-t-il quelque chose qui soit étonnant de la part de Dieu ? Pour l’homme qui, pour évaluer la faisabilité d’une chose, ne compte qu’avec ses moyens, certes, oui. Quand une chose qui dépasse la limite de ses compétences se produit, il ne peut s’empêcher de parler de prodige et de miracle. Mais pour Dieu, pour qui le prodige n’est que l’ordinaire, non ! En donnant un fils à Abraham et Sara dont les corps sont usés, Dieu ne fait là rien d’extraordinaire. Il fait simplement ce qu’Il fait chaque jour, ce qui n’est qu’usuel pour Lui.

Reprise pour avoir ri de l’annonce des visiteurs, Sara nie. La honte de ne pas avoir cru à la capacité de Dieu de faire ce qui semble impossible à ses yeux se mêle ici à la peur. L’affaire n’ira pas plus loin. Dieu nous connaît trop pour ne pas s’attendre de notre part à une adhésion et un enthousiasme immédiat à l’écoute des bonnes nouvelles de Sa Parole. Au lieu de rire, la réaction de Sara aurait dû être celle du père de l’Evangile venu auprès de Jésus pour la guérison de son fils tourmenté par le démon : « Je crois, s’écria-t-il ! Viens au secours de mon incrédulité : Marc 9,24. » Que Dieu, dans Sa grâce, fasse grandir notre foi à l’image de celle du centenier de l’Evangile qui a cru, parce qu’Il a saisi que l’accomplissement de la parole de Jésus ne reposait pas sur des prétentions, mais sur l’autorité de ce qu’Il était : Matthieu 8,8 à 10. Notre capacité à croire ne dépend pas de notre force à la mettre en œuvre. Elle est la réponse à la compréhension que nous avons de qui est Dieu, Celui qui nous appelle à croire en Ses promesses. Une faible foi est le résultat d’une faible compréhension de qui est Dieu. Une foi ferme repose sur les certitudes qui, à l’intérieur, sont les nôtres, au sujet de qui est Dieu. Que, Seigneur, je sois de plus en plus subjugué par qui Tu es, de manière à ce que ma foi en Toi soit exempte de tout doute !

V 16 à 33 : intercession d’Abraham pour Sodome

Si l’Eternel est venu, en compagnie de ses deux messagers, jusque Abraham, ce n’est pas uniquement dans le but de lui confirmer ce qu’Il lui avait déjà annoncé, à savoir la naissance prochaine d’un fils issu de Sara. Une autre pensée l’habite aussi. A cause des cris qui s’élèvent de la ville de Sodome jusque Lui, l’Eternel veut se rendre sur place pour constater de la vérité de ce qu’Il entend. Bien entendu, de manière absolue, Dieu n’a aucun besoin de se déplacer pour savoir ce qui se passe ici où là. Les yeux de l’Eternel sont en tout lieu, observant les méchants et les bons : Proverbes 15,3. Dieu, en tant que Juge, cependant ne se prononce pas sur des bruits, mais sur des faits. C’est pourquoi, selon les lois qu’Il a Lui-même mises en place pour la justice : Nombres 35,30 ; Deutéronome 17,6-7, Il descend des cieux pour voir de manière à justifier le verdict qu’Il va prononcer.

L’Evangile nous révèle de manière formelle qu’à la fin des temps, ce n’est pas le Père, mais le Fils qui jugera le monde : Jean 5,22.27. La raison en est stipulée. Contrairement au Père, le Fils est, par Jésus-Christ, Celui qui est descendu du ciel pour vivre et marcher parmi nous. En vivant au milieu de nous, Il a pu constater Lui-même et de visu les dispositions des hommes à l’égard de Dieu. Le séjour du Fils de Dieu sur terre s’est terminé par Sa mort honteuse à la croix. Le jugement final de Dieu sur l’humanité qui ne s’est pas repentie de ce crime sera tout, sauf arbitraire. Il sera fondé sur des faits irrécusables. C’est le même souci qui conduit Dieu à venir en personne constater la véracité des accusations qu’Il a entendu contre Sodome avant de se prononcer sur la sentence à appliquer.

D’où venaient les cris qui se sont élevés si fortement jusqu’à Dieu au sujet de Sodome ? La réponse ne nous est pas donnée. Mais l’Ecriture nous a déjà rapporté un témoignage à ce sujet. Alors que Caïn, dans l’incognito, tua son frère, il dut penser que son crime ne fut ni vu ni connu de personne. Il se détrompera rapidement. Le cri du sang d’Abel versé sur la terre s’éleva immédiatement jusqu’à Dieu : Genèse 4,10. Il en est ainsi depuis. Chaque goutte de sang versé sur la terre à cause de la méchanceté humaine s’élève en témoignage accusateur devant Dieu contre leurs auteurs. Pouvons-nous imaginer un seul instant le nombre de cris qui, chaque jour, s’élèvent de notre terre jusqu’à Lui ? Jusqu’à quand la patience de Dieu se prolongera-t-elle ? Jusqu’à quand le sang du Juste, et des justes qui L’ont suivi, répandu sans cause, restera-t-il sans être vengé ? C’est là, nous révèle l’Apocalypse, la prière principale des martyrs égorgés dont les âmes se trouvent sous l’autel de Dieu dans le ciel : Apocalypse 6,9-10.

Oui ! Dieu voit, connaît, sait tout ce qui se passe, tous les crimes, toutes les horreurs qui se font dans ce monde. Maintenant, la question se pose : que va-t-Il de cette connaissance ? Il y a dans ce récit deux réponses précises à cette question. La première est que, dans le cadre de l’alliance qu’Il a établie avec Abraham, Dieu n’estime pas convenable de ne pas l’informer du danger que court la ville impie dans laquelle vit son neveu. Sodome n’a d’une certaine façon rien à voir avec Abraham. Mais la vocation que Dieu a donné à Abraham n’est pas étrangère au sort qui attend cette ville. Si Dieu a distingué Abraham de tous les autres êtres humains pour en faire Son partenaire dans l’alliance, c’st pour que, par Lui, toutes les nations de la terre, y compris les habitants de Sodome, soient bénis par Lui. Il est donc du devoir de Dieu de révéler à Abraham le sens de Sa démarche envers la ville impie de manière à ce que celui-ci, en accord avec la vocation reçue, exerce son rôle d’outil de la bénédiction de Dieu pour elle. Ce rôle, c’est en premier dans l’intercession qu’Abraham va l’exercer. Etudions la manière avec laquelle il va s’y prendre à ce sujet.

 Conscient de la gravité de la menace qui pèse sur la ville impie, Abraham ne va pas plaider pour son salut sans autre. Intercéder devant Dieu pour le salut d’une âme ou d’un peuple, ce n’est jamais faire fi de la justice de Dieu. Intercéder, ce n’est pas nier la culpabilité des hommes pour leur péché et plaider pour que Dieu mette de côté Sa justice pour faire grâce. Au contraire ! Alors qu’il commence à plaider devant Dieu pour la situation, c’est non la grâce, mais la fidélité de Dieu à Sa justice qui est l’argument qu’Abraham met en avant en premier pour qu’Il fasse grâce. Car si l’impie mérite d’être condamné par la justice, il en est tout autrement de ceux qui sont justes. Le Dieu juste, peut-Il dans un même lot condamner à la même sentence le juste et l’impie, de sorte qu’il en soit de l’un comme de l’autre sans distinction ? Lui qui a choisi Abraham, qui l’a distingué entre tous par pure grâce, peut-Il agir contre ce principe pour les autres ? Par sa prière, Abraham témoigne que notre élection, si elle est le fruit de la grâce de Dieu, n’a rien d’arbitraire. Si nous sommes élus par grâce, c’est pour que nous nous appuyons sur cette faveur pour intercéder pour les justes qui sont dans ce monde, afin qu’ils n’aient pas part au jugement qui attend les impies. C’est là la volonté de Dieu et la raison de toutes les corrections dont nous sommes l’objet dans Son amour : 1 Corinthiens 11,31-32.

Après ce premier argument auquel Dieu consent, toute la prière d’Abraham se concentre sur le nombre minimal de justes qu’il faudrait dans la ville pour qu’elle échappe au jugement qui l’attend. Car c’est là tout le péril dans lequel se trouve Sodome et, à travers elle, le monde dans lequel le péché fleurit de la même manière. Face aux crimes et aux horreurs du quotidien, Dieu rend sensible Son peuple à l’intercession pour le salut des justes. Mais Dieu ne peut laisser impunis à jamais les crimes qui se commettent. C’est là la 2ème réaction divine inéluctable. Le principe de la grâce pour les justes acquis une première fois, Abraham, qui sait qui Il a face à lui, s’avance, demande après demande, sur la pointe des pieds. « Peut-être, dit-il, manquera-t-il 5 justes sur les 50 ? Pour 5 qui manquent, Dieu fera-t-Il périr les 45 autres ? » La demande d’Abraham à Dieu ici et après a une double motivation. Si Dieu a voulu informer Abraham du sens de Sa démarche, ce ne peut-être pour un autre but qu’il en soit un partenaire. Or, Dieu a montré qu’Il était sensible aux arguments développés par Abraham dans son intercession pour la ville, arguments qui reposaient sur le caractère de Dieu. D’une certaine façon, Abraham sent que le sort de la ville repose sur sa capacité à reculer les limites du support de Dieu à son sujet. Jusqu’où Dieu est-Il prêt à concéder du temps à la ville dans Sa grâce et Sa justice ? Si le cœur d’Abraham s’émeut à ce point pour le salut des justes, celui de Dieu ne le peut-Il pas, Lui dont l’amour surpasse largement le sien ? Telles sont les deux pensées qui habitent Abraham et motivent l’audace dont il fait preuve devant Dieu pour la ville !

La négociation à laquelle Abraham se livre ira de 50 à 10 personnes. Nous ne savons pas quelle population Sodome abritait avec Gomorrhe. Nous ne savons pas non plus si Abraham était informé de la situation conjugale de Loth et de ses filles. En imaginant qu’il le sache, puisqu’il avait revu son neveu après leur séparation (Genèse 14), Abraham pouvait espérer que 6 personnes proches fassent partie du nombre des justes. Il n’en restait plus que 4 à trouver dans la ville, ce qui, comme défi de la foi était un minimum décent. Si le jugement de Dieu touche un jour notre monde dans toute son étendue, c’est que tout ce qui pouvait être sauvé l’aura été. La patience de Dieu ne peut aller plus loin sans porter préjudice à Sa justice. Que Dieu nous donne dans ce délai d’être devant Lui des intercesseurs fidèles de manière à ce que, au jour de l’Eternel, il y ait encore des tisons arrachés au brasier du jugement !

vendredi 16 février 2018

GENESE 17


1.        L’alliance

Le chapitre 17 de la genèse est clairement le chapitre de l’alliance que Dieu contracte avec Abram. A 13 reprises, en effet, le mot est cité dans ce chapitre. Abram étant le père des croyants, l’alliance que Dieu établit ici avec lui a une portée qui le dépasse largement. Le principe sur lequel elle est établie est aussi celui sur lequel repose le contrat qui unit désormais à Dieu tous ceux qui ont la foi d’Abram. Aussi, tout ce qui touche l’époque et l’état dans lesquels se trouvait Abram au moment où Dieu établit son alliance avec lui sont-ils significatifs au plus haut point. Ils témoignent pour nous du fondement sur lequel repose l’alliance que Dieu contracte avec nous.

C’est lorsqu’il atteint l’âge de 99 ans, et Saraï celui de 90 ans, que Dieu énonce à Abram les termes de l’alliance qu’Il contracte avec lui. L’âge avancé d’Abram et celui de Sara nous est donné en témoignage de leur totale impuissance à réaliser par eux-mêmes les promesses contenues dans l’alliance. Ces promesses, faites essentiellement d’une postérité nombreuse de laquelle sortira des rois et des peuples, paraissent totalement hors de propos avec la réalité. Abram, qui n’avait qu’un fils, Ismaël, les comprit au début comme se rattachant à lui. Mais l’Eternel ne l’entendait pas de cette manière. Il lui fit ainsi savoir que ce ne serait pas Ismaël, le fils qu’Abram eut d’Hagar, mais celui qui naîtrait de Saraï dans un an, qui serait l’enfant par lequel les promesses qu’Il lui faisait se réaliseraient. Entendant une telle ineptie pour la raison humaine, Abram en rit, comme Sara aussi en rira ensuite : Genèse 18,12. Mais Abram et Saraï devront s’y faire. L’alliance que Dieu contracte avec eux est une alliance de grâce : elle ne repose en rien sur ce qu’eux sont capables de produire pour la réaliser. Du début à la fin, elle sera l’œuvre de Dieu ; eux n’en seront que les outils.

Pour sceller cette alliance, Dieu initie deux choses qui, à partir de ce jour, vont se perpétuer pour toujours. Il change le nom d’Abram (père élevé) en celui d’Abraham (père d’une multitude) et celui de Saraï en Sara (princesse). C’est le nom qu’ils porteront dès lors dans la suite du récit qui est fait de leurs vies dans la genèse. Le changement de nom d’Abram a pour objet, ici aussi, de le fortifier dans sa foi. Désormais Abram ne doit plus considérer sa vie sous l’aspect de l’homme qu’il était par son origine. Il est quelqu’un d’autre, de plus grand. La raison d’être de sa vie est ce que Dieu veut faire par lui et à travers lui. Telle est la raison de ce nouveau nom que Dieu donne à plusieurs reprises à ceux qui seront les instruments de Son dessein (Céphas qui devient Pierre ; Saul de Tarse qui devient Paul). La seconde chose qu’il initie est l’obligation pour tous les mâles issus d’Abraham ou acquis à prix d’argent de se faire circoncire. La circoncision est le signe, la signature physique de l’alliance contractée entre Dieu et la descendance d’Abraham. La circoncision était en même temps significative de l’engagement de la postérité d’Abraham à respecter les clauses de l’alliance que Dieu a conclue avec elle. Qui s’y soustrayait devait être retranché du peuple, comme la peau était retranchée du prépuce lors de la circoncision : v 14. La circoncision ne pouvait se faire à n’importe quel moment. Elle devait avoir lieu le 8ème jour après la naissance du garçon, jour, semble-t-il, le plus favorable à ce type d’opération pour que la douleur soit moindre. Abraham se soumit aussitôt à la volonté de Dieu. Donnant l’exemple le premier, il se fit circoncire à l’âge de 99 ans. Puis, il circoncit Ismaël, son fils de 13 ans, et tous les serviteurs mâles nés dans sa maison.

2.       Réflexion sur l’alliance

Il n’y eut plus, depuis le moment où l’Eternel se révéla à Abram pour lui faire la promesse d’un héritier (Genèse 15,4) jusqu’à celui où le temps fut venu de l’accomplir, de révélation de Dieu à Abraham. Ce silence de Dieu est significatif. Il témoigne du fait que lorsque Dieu dit quelque chose, c’est par Lui aussi que se réalise la Parole qu’Il a exprimée. Genèse 15 aurait dû être suivi par Genèse 17 dans la logique de Dieu, et Genèse 16 ne jamais exister. Seule notre incrédulité fait que de nouveaux chapitres s’ajoutent à l’histoire et la complique. Ce que Dieu dit est simple ! Ce qui embrouille les choses est ce que l’homme y ajoute.

Comme il en est de toutes les promesses de Dieu, c’est en Jésus-Christ que celle que Dieu donne ici à Abraham se réalisera : cf 2 Corinthiens 1,20. C’est par Lui que la descendance d’Abraham se multipliera au point d’englober toutes les nations : Romains 4,16 à 18. Pour ce qui est de la descendance physique d’Abraham, la promesse qui a été faite au patriarche de lui donner le pays dans lequel il séjourne en immigré est renouvelée. Il est à noter aussi que, malgré le fait que les promesses faites à Abraham passent par Isaac, Ismaël n’en est pas pour autant oublié. Fils d’Abraham, il aura part lui aussi à la bénédiction de Dieu. Il multipliera lui aussi à l’extrême et sera le père d’une grande nation ayant à sa tête 12 princes. Mais ce que Dieu veut faire pour la bénédiction du monde ne passe pas par lui, mais par le fils de la promesse.

Pour ce qui est de la circoncision, elle est le signe majeur de l’Alliance ancienne. Pour ne pas s’y être conformé à temps, Moïse lui-même, malgré l’appel de Dieu, faillit mourir : Exode 4,24 à 26. Il est à noter cependant que la justification que Dieu donna à Abraham pour sa foi intervint avant la circoncision : Romains 4,10. Aussi reçut-il, dit Paul, le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu’il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis, afin d’être le père de tous les incirconcis qui croient, pour que la justice leur fût aussi imputée : Romains 4,11. La circoncision véritable n’est pas, pour le peuple de Dieu, celle qui est faite dans la chair et qui est visible. C’est celle qui est faite par le Saint-Esprit dans les cœurs : Romains 2,28 à 29. Elle est face à Dieu et au monde invisible, la marque de notre appartenance au peuple de Dieu. Car, en Jésus-Christ, soutient Paul, ni la circoncision ni l’incirconcision (physique) n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité : Galates 5,6.

mardi 13 février 2018

GENESE 16


V 1 à 6 : Hagar enceinte d’Abram

Dix ans se sont écoulés depuis qu’Abram soit entré à Canaan. Dix ans pendant lesquels les corps ont vieilli (Abram a environ 85 ans) et la promesse de Dieu donnée à Abram d’avoir un fils par Saraï ne s’est pas réalisée. Celle-ci, avec la logique qui est la sienne, se rend à l’évidence. Le miracle de Dieu pour elle n’a pas eu lieu. Dieu n’a pas levé sa stérilité. Aussi échafaude-t-elle dans sa tête une solution qui, si elle nous paraît choquante, ne l’est pas dans les traditions de l’époque. Elle propose à Abram qu’Hagar, sa servante, soit en quelque sorte la mère porteuse du couple. « Cette pratique est une coutume ancienne destinée à assurer une descendance mâle à une famille. Elle est attestée dans les contrats de mariage de l’Assyrie ancienne, le code d’Hammourabi, et les tablettes de Nouzi : note bile NBS). »

Si Dieu est à l’origine d’une œuvre, c’est aussi par Lui et pour Lui que celle-ci doit s’accomplir. En général, le fait que ce soit Dieu qui soit à l’origine de Son œuvre ne pose problème à personne. Nous le savons et nous le voyons. La chose se complique cependant souvent quand il s’agit de faire vivre l’œuvre que Dieu a initiée par Dieu et pour Dieu. Lorsque l’œuvre n’avance pas comme nous l’aimerions, il nous est facile de nous laisser tenter à donner à Dieu un coup de pouce. Le diable n’a en effet que peu de moyen, pour ainsi dire aucun, pour empêcher Dieu d’initier une œuvre. Il a, par contre, tout un arsenal de moyens pour faire que ceux à qui Dieu confie Son œuvre la fasse avec la force et les moyens de la chair. C’est ce qui arrive ici. C’est aussi ce qu’il a proposé à Jésus dans le désert : Luc 4,1 à 12. Le Seigneur s’y refusera. Il s’en tiendra uniquement à ce que Dieu a dit. Ce que Dieu dit, Il le tient. Ce qu’Il ordonne, Il l’accomplit.

Ni Saraï, ni Abram n’en sont là dans leur foi. Après dix ans d’attente, il leur semble qu’ils ont assez patienté. Puisque Dieu ne change pas l’état des choses, ils vont s’employer à le changer eux-mêmes. Puisque la coutume leur donne un moyen, pourquoi ne pas le prendre ? Dans leur impatience, Abram et Saraï ne comprennent pas la pédagogie de Dieu. Les délais de Dieu ne sont jamais des retards. Ils sont l’occasion de manifester que, lorsque Dieu initie une œuvre, il veut aussi que, de manière évidente, chacun voit que c’est par Lui seul que cette œuvre doit se réaliser. Abram et Saraï devront attendre, non dix ans supplémentaires pour voir la promesse de Dieu s’accomplir, mais 13 ans.

Comme il en est chaque fois que c’est par nous-mêmes que nous agissons, l’initiative prise par Saraï tourne mal, se retourne même contre eux. Alors qu’en Egypte, c’est Abram qui pousse Saraï à la faute et qui en fait les frais, ici c’est Saraï qui gagne Abram à son idée. Mais c’est aussi elle qui va en souffrir le plus par la suite. Ne jetons cependant pas la pierre qu’à elle seule. On comprend que ce soit Saraï qui fasse la proposition à Abram, car l’inverse aurait été indécent. Mais la facilité avec laquelle elle gagne l’accord d’Abram en dit long sur son état d’esprit du moment. Si Abram avait été animé d’une foi fervente en Dieu, il aurait protesté. Mais en lui la cause que défend Saraï est gagnée d’avance, ce qui signifie que, très certainement, en son for intérieur, il avait déjà cogité sur une telle solution.

La proposition de Saraï est mise à exécution… avec succès. Alors qu’après tant d’années, Saraï reste stérile, Hagar se retrouve immédiatement enceinte. Ce n’est pas rare que les moyens de la chair produisent, ou semble produire, des résultats plus rapides que ceux de l’Esprit. Mais les fruits qu’ils donnent portent en eux la marque de l’énergie dont ils proviennent. Saraï s’étant, en quelque sorte, mise de côté pour réaliser la promesse de Dieu, c’est sa servante Hagar qui se retrouve au centre du jeu. Ce qu’elle n’a pas réussi, ce que Dieu ne lui a pas donné, Il lui a donné à elle. Il n’est pas étonnant que la réussite dont elle est l’objet lui monte à la tête aux dépens de sa maîtresse.

La leçon que nous apprenons ici est que, lorsqu’une chose ne se fait pas par Dieu, il est impossible qu’elle se vive à la gloire de Dieu. Ce qui est commencé par la chair ne peut se poursuivre autrement que par la chair. Ainsi, après le mépris que doit subir Saraï de la part de sa servante, c’est elle, la servante, qui doit souffrir entre les mains de sa maîtresse, blessée dans sa dignité. Que de blessures, d’incompréhensions ne naissent-ils pas lorsque nous essayons par nous-mêmes de faire l’œuvre de Dieu ! Personne ne sort indemne de l’histoire. Abram voit sa femme et sa servante se disputer et se jalouser. Saraï, qui porte déjà en elle la honte de la stérilité, doit de plus subir le mépris de sa servante. Et Hagar, qui a la fierté de porter le fils du chef, doit souffrir désormais de l’hostilité de sa femme.

Retenons aussi le fait que, la faute commise, elle ne pourra plus être récupérable. Le fils d’Hagar va naître et il sera une source de difficulté telle dans l’avenir qu’une nouvelle séparation sera nécessaire. Au lieu d’une descendance prévue par Dieu, ce sont deux qui vont naître d’Abram (et même plus par la suite). Pour autant, l’Ecriture ne retient pas contre Abram dans cette histoire le péché d’adultère. Sa démarche était d’une certaine façon spirituelle, même si les moyens utilisés ne l’étaient pas : Malachie 2,14-15. Que nous puissions pour nous-mêmes apprendre la leçon ! C’est de Dieu que vient l’œuvre dans laquelle Il nous engage. Mais c’est aussi par Dieu que cette œuvre doit se réaliser de manière à ce que ce soit pour Lui, pour Sa gloire qu’elle s’accomplisse !

V 6 à 16 : fuite d’Hagar et naissance d’Ismaël

Ne supportant plus d’être maltraitée par sa maîtresse, Hagar prit le parti de s’enfuir dans le désert avec son fils. Si le comportement de Saraï dans cette histoire est regrettable, celui d’Abram ne l’est pas moins. N’était-il pas aussi, en tant que chef de famille, responsable de ce qui s’était passé ? Etait-il juste de sa part, en voyant l’animosité grandir entre les deux femmes, de donner à Saraï un blanc-seing pour traiter sa servante comme elle l’entendait ? Certes, celle-ci avait tort de mépriser sa maîtresse. Mais Hagar était d’une certaine façon maintenant plus qu’une servante. Elle était la mère porteuse de son fils, avec son accord et sur l’initiative de Saraï. Il n’était pas juste de sa part de la maltraiter comme elle le faisait.

Comme il en est à chaque fois qu’Abram n’est pas à la hauteur, c’est à Dieu seul que revient le fait que toute cette histoire ne tourne à la catastrophe. Comme il le fit pour Adam qui s’enfuyait de Sa présence après avoir péché : Genèse 3,8, Dieu Lui-même, par Son ange, vint à la rencontre de Hagar dans le désert. De la même manière, il s’approcha d’elle, non en la reprenant, mais en l’interrogeant. En demandant à Hagar d’où elle venait et où elle allait, il est évident que Dieu ne la questionnait pas par ignorance. Dieu connaissait la réponse aux questions qu’Il lui posait. Dieu voulait, comme ce fut le cas pour Adam, qu’Hagar exprime elle-même les raisons pour lesquelles elle se trouvait là. Il voulait que ce soit elle, par sa bouche, qui formule ce qu’elle avait dans le cœur, la souffrance qui faisait qu’elle se retrouvait seule dans ce lieu.

Hagar ne cacha rien à Dieu sur la motivation qui fit qu’elle se trouvait là : elle fuyait pour échapper à sa maîtresse. En revanche, elle ne dit rien sur les causes exactes de cette situation, et la responsabilité qui était la sienne dans l’affaire. En cela, elle ressemble aussi à Adam qui, pour se justifier, mit tout le poids de sa fuite de Dieu sur Eve. La réponse de Dieu à Hagar fut double. La première est qu’Il lui ordonna de retourner chez Saraï, même si celle-ci ne change pas d’attitude envers elle. La place d’Hagar était d’être dans la maison d’Abram, cela d’autant plus qu’elle portait son fils dans son sein. La seconde réponse, qui devait l’aider à supporter la première, vint de la bouche du messager de Dieu, sous la forme d’une promesse prophétique. Dieu donna d’abord à Hagar la révélation du nom du fils qu’elle portait : Ismaël qui signifie « Dieu entend ». Puis Il lui donne la vision de ce que sera ce fils pour ses frères dans l’avenir : un âne sauvage, indomptable, qui sera seul contre tous et qui verra tous ses frères se lever contre lui. Les siècles qui suivront démontreront, jusqu’à aujourd’hui, la véracité de la vision de Dieu sur Ismaël et ses descendants (les Arabes).

Apprenons ici de la pédagogie de Dieu pour contraindre Hagar à faire ce qu’Il attend d’elle. Hagar, par sa naissance, n’est pas du sang de la tribu d’Abram. Elle est un élément étranger, importé, suite sans doute à l’incrédulité d’Abram qui le fit descendre en Egypte. Dieu ne manifeste cependant à Son égard aucune dureté. Il vint à sa rencontre dans sa souffrance, comme le fera Jésus plus tard avec la samaritaine (Jean 4). Puis Dieu lui parle personnellement. Comme il en est de la samaritaine également, Dieu ne la juge pas. Certes, il met le doigt sur l’attitude qui ne convient pas chez Hagar, mais Il le fait pour lui donner ensuite de l’espoir. Dieu considère que, dans cette histoire, Hagar est d’abord victime avant d’être coupable. Il tient donc à la rassurer. Sa situation n’est pas perdue. Dieu peut lui donner un avenir là où elle n’en voit plus, même si cet avenir ne sera pas tout rose et que certaines souffrances continueront.

Ce qu’Hagar entend de Dieu produit l’effet escompté. Hagar reprend confiance. Elle trouve dans les paroles et la révélation de Dieu les ingrédients dont elle a besoin pour relever la tête. Elle ne se trouve plus dans une impasse. Une perspective nouvelle s’est ouverte à elle. Elle sait que le Dieu d’Abram n’est pas un simple concept, une idole muette. C’est un Dieu vivant qui parle, qui entend et qui voit. Avec la connaissance qu’elle a désormais de ce Dieu, elle se sent en mesure de tout affronter. Nul doute que, à partir de ce jour, l’attitude d’Hagar à l’égard de sa maîtresse aura changé. La suite du récit ne mentionne en effet rien qui, dans son comportement, ne ressemble à ce qu’elle faisait précédemment.

La grossesse d’Hagar ira à son terme. Abram donnera à son fils le nom que Dieu avait révélé à Hagar, selon le témoignage qu’elle lui aura rendu de sa rencontre avec Dieu. Abram avait 86 ans à la naissance d’Ismaël. Pour lui comme pour Saraï sans doute, la promesse de Dieu était accomplie. Il n’y avait pas eu de miracle, mais juste une procédure humaine comme il s’en faisait sans doute des dizaines autour d’eux ! Abram et Saraï, par impatience, s’étaient fourvoyés. Dieu leur révélera plus tard que Ses voies n’ont rien à voir avec les leurs. Ce que la Parole de Dieu promet, elle l’accomplit. Il n’y a rien à y ajouter ou à en retrancher. Que la leçon qu’apprendront Abram et Saraï dans cette affaire nous serve aussi de précepte et d’enseignement dans nos voies !

vendredi 9 février 2018

GENESE 15


V 1 à 6 : promesse d’un fils

Suite à la victoire remportée contre la coalition de Kedorlaomer et sa rencontre avec Melchisédek, la parole du Seigneur parvint à Abram dans une vision. Sans doute, par la victoire remportée, Abram avait-il acquis une certaine notoriété dans la région. Celle-ci, cependant, n’était pas qu’un avantage. Immigré dans un pays occupé par des peuplades nombreuses, il pouvait paraître à leurs yeux comme un danger. Dieu connaissait le cœur d’Abram et les pensées qui s’y trouvaient. Le premier but de sa visite auprès de lui est de le rassurer. « Abram, n’aie pas peur, lui dit-Il, Je suis Moi-même ton bouclier ! Ta récompense sera très grande. » « Abram, lui dit Dieu en d’autres termes, ne crains pas pour ta sécurité dans l’avenir. Tu n’as nul besoin d’assurer ta défense ou de compter sur les forces que tu as. Puisque c’est Moi qui t’ai fait venir dans ce lieu, c’est aussi Moi qui assurerai Ta protection. Personne ne lèvera sa main sur toi car, entre toi et tes ennemis, il y a Moi. »

Quoique très personnelle, la promesse de Dieu est aussi pour tous ceux qui croient. C’est une promesse que je peux prendre pour moi. Dieu connait aussi mon cœur. Il sait le nombre de fois où, envisageant l’avenir, mon cœur a tremblé. Alors que ma situation, ou celle de l’Eglise, semble si fragile, si précaire, qui peut garantir, si ce n’est Dieu, que ce ne sera pas nos ennemis qui auront le dernier mot sur nous ? Nous ne subsistons pas par nos capacités, nos moyens, mais par la grâce de Dieu, la mise à disposition gratuite de Sa puissance et de Son secours au moment opportun en notre faveur !

En plus de la promesse de sécurité qu’Il lui fait, Dieu atteste à Abram que sa récompense sera très grande. Une fois de plus, Il invite son serviteur à ne pas arrêter ses regards sur sa situation présente, mais à regarder à la finalité des choses par la foi. Il n’y a dans la marche avec Dieu aucun rapport, aucune mesure commune entre ce que nous sommes maintenant et ce que sera notre rétribution au jour de Christ. Bien plus, dit Paul, nos légères afflictions du moment présent produiront pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire : 2 Corinthiens 4,17. Réjouissons-nous donc de la part que nous pouvons prendre dans ce monde aux souffrances de Christ. Elles sont la promesse que nous partagerons aussi Sa gloire lorsqu’Il paraîtra : cf 1 Pierre 4,13.

Quoi qu’affirmée avec force, cette dernière promesse de Dieu à Abram ne dissipe pas ses doutes. Quelle récompense un homme qui n’a pas d’enfant peut-il espérer ? Comment la postérité d’Abram serait-elle assurée s’il n’a aucun fils qui puisse être son héritier ? La perplexité d’Abram est fondée ! Là encore, Dieu ne va pas laisser Son serviteur sans lumière. Abram ne devra en aucune manière s’inventer un héritier. C’est le fils qui sortira de lui qui le sera. Pour en convaincre Abram, Dieu joint en quelque sorte le geste à la parole. L’appelant à sortir de sa tente, Il lui demande de contempler l’étendue céleste étoilée. Puis, Il lui dit de compter les étoiles s’il le peut ! « Ainsi, ajoute-t-Il, sera ta postérité ! »

Apprécions la pédagogie de Dieu pour fortifier, enraciner la parole qu’Il adresse à Abram et susciter la foi chez lui ! Dieu ne nous appelle pas à croire à Sa Parole sans preuve. Il nous fournit avec Sa Parole souvent les preuves dont nous avons besoin. Nous donnant l’exemple de ce qu’Il a déjà fait, il nous appelle ainsi à croire que ce qu’Il nous promet, Il le réalisera pour nous. C’est dans ce but que nous est donné le témoignage de l’Ecriture, afin que, par deux choses immuables (ici Sa promesse et le témoignage de Ses œuvres passées) dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée : Hébreux 6,18.

Suite à la promesse certifiée de Dieu, la foi jaillit spontanément dans le cœur d’Abram. Il crut et Dieu porta sa foi sur le crédit de sa justice. C’est sur ce fondement, le fondement de la foi en Dieu et de Ses promesses, que repose encore aujourd’hui la justice de tout croyant. L’exemple d’Abram sera le fondement de toute la construction argumentaire de Paul quant à la justification auprès de Dieu de tous ceux qui croient : Romains 4,3 à 5. Béni soit Dieu qui, par Son Esprit, a suscité une foi du même ordre dans nos cœurs !

V 7 à 21 : Dieu fait alliance avec Abram

Pour la 4ème fois depuis le jour où Il a appelé Abram, l’Eternel renouvelle la promesse selon laquelle Il lui donnera le pays dans lequel il vit en étranger pour possession. Abram, qui a vu auparavant de quelle manière Dieu avait signifié la promesse qu’Il lui avait faite d’un fils, interpelle le Seigneur à ce sujet : à quel signe, demande-t-il, pourra-t-il voir que Dieu accomplit Sa parole ? Quels événements montreront que le temps pour Abram et sa postérité de prendre possession du pays est arrivé ? La foi d’Abram ayant été prouvée et approuvée juste avant, Dieu ne considère pas que sa question relève du registre de l’incrédulité. La question d’Abram est plutôt une demande d’éclaircissement, de repères dans le temps, afin que, lorsque les évènements annoncés par Dieu se produiront, Abram ou sa postérité sachent que le temps est venu.

Notons que tout le contenu prophétique de la parole de Dieu est construit sur ce principe. Si la foi vient de ce que l’on entend, ce que l’on entend ne se limite pas à une parole définitive de Dieu. Dieu a pris soin de parler à plusieurs reprises et de plusieurs manières pour étayer la foi qu’Il a mise dans le cœur de Ses élus pour Sa Parole. C’est pourquoi, plus les signes se multiplient, plus l’attente du peuple de Dieu en ce qui concerne la venue du Messie se fait forte. C’est ainsi que Siméon en était venu par l’Esprit à avoir la conviction qu’il ne verrait point la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur : Luc 2,26. Il en est de même pour nous qui attendons Sa seconde venue. Bien que l’assurance de cette venue ait été donnée par Jésus à Ses disciples, nous ne sommes pas sans repères sur le temps où elle se produira. Jésus nous a laissé de nombreux signes à ce sujet et, plus nous les voyons s’accomplir sous nos yeux, plus notre attente est forte !

Attentif à la demande d’Abram, Dieu va lui donner de manière imagée les indications qu’il a souhaitées. Pour se faire, Il va user d’une méthode habituelle à l’époque pour sceller un contrat d’alliance entre deux parties. « Chez les Chaldéens, les Grecs et les Macédoniens, aussi bien que chez les Israélites, les deux personnes qui contractaient un traité d’alliance très solennel, passaient entre les deux moitiés d’un animal ou de plusieurs animaux. Ce qui indiquait deux choses : la première, que de même que ces deux moitiés appartenaient au même corps, les deux parties contractantes étaient désormais unies en un seul être ; la seconde, que si l’une violait son engagement, elle serait traitée comme cet animal partagé en deux : cf Jérémie 34,18 à 20. »

Abram se soumit à la procédure initiée par le Seigneur. Dieu, cependant, fit plus, que s’engager de manière formelle à accomplir la promesse qu’Il lui avait faite. Puisqu’Abram voulait des repères, Dieu les lui donna. Au travers d’une expérience effrayante, Il lui donne un aperçu de ce qui va se passer pour sa famille pour les siècles qui viennent. Ses descendants vont séjourner en immigrés dans un pays qui n’est pas le leur. Là, ils seront pendant 400 ans les esclaves du maître de cette nation. Tout sera fait par les nations environnantes pour que la promesse de Dieu ne se réalise pas (ce que signifie les oiseaux de proie qui cherchent à manger les animaux découpés). Mais les fils d’Abram les chasseront et, au temps où la faute des Amoréens occupant Canaan sera à son comble, le jugement de Dieu les frappera laissant le pays libre d’être occupé par la postérité d’Abram. Dans la précision des détails fournis, Dieu va jusqu’à donner les frontières exactes de la terre qu’Il destine aux fils d’Abram. Cette terre ira du fleuve d’Egypte jusqu’à l’Euphrate, et ce ne seront pas moins de dix peuples qui devront laisser aux fils d’Abram leur place en temps voulu. Jusqu’à ce jour, même au temps de Salomon, jamais Israël n’a occupé cet espace. Nous croyons que, parce qu’elle est un engagement solennel du Seigneur à Abram, la promesse de Dieu s’accomplira. Elle le sera par le Messie en qui toutes les promesses de Dieu sont Oui et Amen !

Béni soit Dieu qui, dans notre foi, ne nous laisse pas sans lumière ! Sa Parole nous donne toutes les assurances dont nous avons besoin de manière à ce que notre foi ne soit pas sujette au doute, mais bardée de certitudes !

mardi 6 février 2018

GENESE 14

V 1 à 11 : batailles entre rois

Nous pouvons lire tous les livres d’histoire que nous voulons. Aucun d’entre eux ne relatera le récit que nous trouvons ici. Les livres d’histoire profanes n’ont pour objet qu’une chose. Ils veulent rendre compte des grands mouvements qui ont orienté l’histoire de l’humanité dans son ensemble, ou celle d’une nation en particulier. Les histoires que rapporte la Parole de Dieu ont un autre but. Elles ont pour centre le dessein de Dieu et le développement de la foi de ceux qui en sont les acteurs. C’est pour cette raison que l’histoire du conflit qui dressa les roitelets de la région dans laquelle vivait Abram nous est relatée ici. Si celle-ci s’était passé à des centaines de kilomètres du lieu où vivait le patriarche sans le concerner, elle ne nous aurait pas été rapportée. Les événements importants de l’histoire divine ne sont pas ceux qui nous sont relatés par l’histoire profane. La venue de Jésus, s’Il n’avait été le Fils de Dieu et si Sa mort n’avait été suivie de Sa résurrection puis de la naissance de l’Eglise, n’aurait laissé aucune trace. Elle aurait été enfouie dans les oubliettes de l’histoire.

C’est dans le cadre de l’histoire du monde que Dieu poursuit la propre histoire de Son salut et qu’Il manifeste les hauts faits qui rendent témoignage à ce qu’Il est. Ainsi suscite-t-Il un Moïse au temps de la gouvernance d’un Pharaon particulièrement obstiné. Ainsi fait-Il naître Son oint au moment où César Auguste ordonne un recensement de toute la terre. Les hommes qui sont placés en autorité dans le monde ne le sont pas par hasard. Ils sont suscités comme les acteurs des événements qui constituent le cadre de l’action de Dieu. Réjouissons-nous ainsi de la souveraineté de Dieu dans l’histoire. Elle est un des éléments du repos dans lequel vit le croyant dans la foi !

Quoiqu’insignifiante sur le plan de la grande histoire de l’humanité, la bataille, qui opposa les 4 rois qui avaient pour chef Kedorlaomer contre les 5 rois qui étaient autrefois ses vassaux, ne l’était pas localement. La coalition de Kedorlaomer s’était fait un nom, une réputation. Jusque-là, elle avait été invincible et rien, aucune force ne semblait de taille à l’arrêter, pas même celle des géants tels les Réphaïtes (Deutéronome 3,11) qu’ils avaient battu à plate couture (v 5). Supérieurs en nombre, les 5 rois ne furent pas plus capables, avec leurs armées, de vaincre les 4 autres qui leur faisaient face. Pour les rois vaincus, l’histoire se serait arrêtée là si, parmi les prisonniers, ne se trouvait Loth, le neveu d’Abram.

V 12 à 16 : Loth est délivré par Abram

Alors que nous avions laissé Loth aux portes de Sodome : Genèse 13,12, nous le retrouvons ici habitant dans la ville : Genèse 14,12. La puissance de la séduction qui le fit choisir, malgré la réputation des habitants de la ville, de s’orienter vers Sodome poursuit son effet sur lui. Quiconque veut vivre à la frontière du mal ne tarde pas à la franchir. La conscience qui, un temps, nous retient de franchir le pas, s’émousse peu à peu, puis finit par se taire. La bataille qui oppose le roi de Sodome contre la coalition de Kedorlaomer n’est pas le fruit du hasard. Elle est de la part de Dieu un double avertissement. Pour le roi de Sodome, elle est le présage du jugement qui va frapper la ville si elle ne se repent pas de sa corruption. Par la grâce de Dieu, un sursis lui est accordé, mais il sera de courte durée. Lorsque Dieu corrige, ce n’est pas pour le mal mais en vue du bien qu’Il le fait. Qui n’écoute pas Dieu lorsqu’Il l’avertit s’amasse contre lui-même par son obstination un trésor de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu : Romains 2,5. Le récit de la bataille des rois dépasse ainsi largement le cadre historique dans lequel il se déroule. Il est une image de ce qui attend le monde rebelle à Dieu après qu’il aura épuisé toutes les ressources de Sa patience : Luc 17,28-29. Après le roi de Sodome, la bataille qui eut pour effet de faire Loth prisonnier a aussi valeur d’avertissement pour lui. Elle est clairement l’indication divine pour lui du fait qu’il devrait y réfléchir à deux fois avant de se mêler aux habitants de cette ville. La suite du récit nous montre que, malheureusement, une fois délivré, Loth n’en tire aucune leçon.

Malgré le fait que ce soit Loth lui-même qui, par son choix, s’est mis dans la situation dans laquelle il se trouvait, Abram, lorsqu’il apprit ce qui lui était arrivé, n’hésita pas une seconde. Il se mit en œuvre pour délivrer Loth de ceux qui l’avaient fait prisonnier. Pour se faire, Abram ne partit pas seul. Ayant gagné la sympathie d’une famille d’Amorites, ceux-ci lui proposèrent de se joindre à lui pour combattre la coalition dirigée par Kedorlaomer. D’autre part, l’armée que constitua Abram, composée de 318 de ses meilleurs hommes, nous en dit aussi long sur la richesse qu’avait acquise le patriarche et l’importance du cheptel qui était le sien.

Nous ne savons pas quelle taille avait l’armée des rois qui avait fait prisonnier Loth. Il est fort à parier cependant qu’elle était puissante, plus que celle qui accompagnait Abram. La surprise joua cependant en leur faveur. Attaquant de nuit sur plusieurs fronts, Abram et ses alliés battirent à plate couture la coalition de Kedorlaomer. L’armée ennemie fut mise en déroute et les fuyards poursuivis jusqu’à l’extrémité nord du pays de Canaan et même au-delà. Tous les hommes faits prisonniers furent libérés et leurs biens récupérés. Loth aussi fut ramené, avec ses biens et tout le personnel qu’il s’était acquis.

Si, sur le coup, nous ne lisons rien au sujet de l’aide de Dieu dans la bataille, la suite du récit nous montre qu’Il fut la raison principale de la victoire. La bataille livrée par Abram fut une opportunité de témoignage à Sa gloire pour tous : Loth, mais aussi les rois libérés et les alliés d’Abram. Il n’y a rien que nous vivions comme élu de Dieu qui ne soit sans rapport direct avec Dieu. Une bataille du même type sera livrée des siècles plus tard par un juge ressemblant au patriarche : Gédéon : Juges 7. Nous y voyons clairement la main de Dieu agir et la stratégie suivie inspirée par le Seigneur. Que nous soyons conscients de la direction de Dieu ou pas ne change rien au fait que, quoi que nous fassions qui ait du succès, c’est à Lui seul que nous le devons !

V 17 à 24 : retour de bataille

La bataille aussitôt finie, Abram vit venir au-devant de lui un roi dont il n’est pas parlé jusque-là. Ce roi nous est présenté sous un triple titre. Il est désigné comme le roi de Salem, la future Jérusalem, ville de paix. Ce roi porte le nom de Melchisédek, nom qui signifie roi de justice : Hébreux 7,2. Ce roi enfin cumule une double fonction qui, dans le reste de l’Ecriture, ne revient qu’au Christ : il est à la fois roi et prêtre du Très-Haut. Cette apparition étonnante, suite à la victoire d’Abram sur la coalition conduite par Kedorlaomer, interroge. Manifestement, sur le plan spirituel, Melchisédek n’est pas inférieur, mais supérieur à Abram. Cette position est corroborée par plusieurs faits. Melchisédek se présente comme émissaire du Dieu Très-Haut. En tant que tel, il apporte avec lui du pain et du vin. Il introduit avec lui Abram dans le repas de communion qu’il célèbre à la gloire de Dieu pour la victoire remportée. Si l’on ne savait pas que l’on se trouve ici dans la genèse, on pourrait se penser dans l’Eglise de Jésus-Christ, même si le repas pris ici n’a pas la valeur de la Cène. Ensuite, c’est Melchisédek qui bénit Abram, l’élu de Dieu, en Son nom et non l’inverse. Or, sans contredit, comme le dit l’auteur de l’épître aux hébreux, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur : Hébreux 7,7. Enfin, nous voyons Abram lui-même saluer la dignité de celui qui se trouve devant lui en lui donnant la dîme de tout.

De cette rencontre insolite, l’Ecriture retient plusieurs choses. Alors que la prêtrise juive n’existe pas encore, l’Ecriture révèle ici qu’il existait déjà avant elle une autre prêtrise qui ne relève en rien d’elle. Hors de l’ordre de Lévi, il existe un ordre de prêtre dont Melchisédek est la figure dominante : cf Psaume 110,4. L’auteur de l’épître aux hébreux va s’attacher à nous dire toutes les implications qu’a pour nous cette révélation. Deux points déjà sont à retenir : hors d’Abram et de sa lignée, dont sortiront les Lévites, il existe un autre ordre par lequel on peut s’approcher de Dieu : l’ordre de Melchisédek. C’est ici en substance une porte ouverte pour légitimer la position future de sacrificateur du Fils de Dieu que l’Ecriture reconnaît à Jésus-Christ, même si celui-ci ne fait pas partie par son origine de la tribu de Lévi. L’ordre de Melchisédek dépasse l’ordre de Lévi. Il est une voie d’accès à Dieu possible à ceux que l’ordre de Lévi disqualifie de par leur origine.

L’importance que donne l’Ecriture à Melchisédek témoigne aussi de deux autres réalités. La première touche à la révélation. Elle démontre que l’apparition des personnages qui en constitue la trame n’est pas fortuite. Rien n’est écrit au hasard. Tout, dans les moindres détails, se déroule selon le projet de Dieu, en vue de la révélation de Christ. Il est celui vers qui tout pointe et qui donne sa raison d’être et sa place à chaque chose. Abram est sans nul doute la figure la plus importante de la foi. Mais elle ne l’est pas de toute la Parole de Dieu. Abram a plus grand que lui et il le reconnaît lui-même. Ce plus grand est Melchisédek, figure de Jésus-Christ ! La seconde touche au poids qu’ont les personnages qui apparaissent dans la Parole de Dieu. On a l’habitude de penser que, plus une personne occupe une place importante dans l’Ecriture, plus elle compte. Ce n’est pas toujours le cas : Melchisédek en est la preuve ! Il n’apparaît qu’ici, mais le reste de l’Ecriture lui attribue une valeur semblable à celle de Jésus ! Ainsi, ce n’est pas le nombre de fois où quelque chose est cité dans l’Ecriture qui nous permet d’évaluer la force de celle-ci pour notre foi, mais le poids que lui donne l’Ecriture lorsqu’elle en parle !

Comme déjà dit plus haut, même si l’Eternel n’est pas cité au moment où Abram livre bataille, c’est à Lui que Melchisédek attribue la victoire que remporta le patriarche. Quoi que nous fassions ou que nous réussissions, c’est à Dieu que revient toute la louange et la gloire. Car c’est de Lui, par Lui et pour Lui que sont toutes choses !

Après Melchisédek, Abram vit venir à lui un autre roi, le roi de Sodome qui lui devait sa libération et la restitution de tous ses biens. Celui-ci entreprit, on le comprend, de le remercier de son action en sa faveur en le gratifiant du butin que lui avait pris Kedorlaomer. L’homme a beau être un pécheur notoire. Il n’est pas insensible au bien qu’on lui fait sans ressentir à l’égard de son bienfaiteur un sentiment de redevabilité. Si donc méchants comme vous l’êtes, a dit Jésus à Ses disciples, vous êtes capables de donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père qui est dans les cieux : Matthieu 7,11.

Aussi bénéfique puisse être pour Abram l’offre du roi de Sodome, il y opposa un refus catégorique. Abram n’a pas combattu pour lui. Il a combattu pour Dieu, et à cause de Loth, son neveu fait prisonnier. Il n’était pas question pour Abram que l’on dise de lui que le roi de Sodome avait contribué à sa richesse de quelque manière que ce soit. Abram était au service de Dieu et, en tant que tel, il ne voulait avoir dans sa maison aucun bien qui ne puisse venir d’une origine douteuse et qui représente un interdit aux yeux de Dieu. L’attitude d’Abram ici n’est pas le fait du hasard. Elle ne procède pas uniquement de sa droiture de cœur. On a vu, en effet, lors de sa descente en Egypte, que celle-ci n’était pas une base suffisamment fiable pour qu’il ne se laisse pas séduire par le compromis. L’attitude d’Abram est le fruit direct de sa rencontre préalable avec Melchisédek. Il n’est personne, a dit Jésus, qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi : Marc 9,39. Il y a, dans la vie de chaque croyant, une cohérence forte entre les actes extérieurs et la qualité ou la proximité de sa relation avec Dieu. Le salut du croyant ne se trouve pas dans la constance de son caractère ou de sa détermination à faire ce qui est juste. Elle est dans la connaissance qu’il a de son Dieu. C’est la rencontre qu’eut Abram avec Melchisédek qui l’équipa pour faire face comme il se devait aux propositions alléchantes du roi de Sodome. De même, ce n’est qu’au contact de Jésus que nous recevons la force morale de faire face aux tentations qui se présentent sur notre chemin.


Voyant Abram, une question se pose : et Loth, qu’apprend-il dans tout cela. Au vu de ce qui s’était passé pour lui, n’aurait-il pas dû revoir sa décision de s’établir à Sodome. Manifestement, Dieu n’avait pas été là pour le garder. Mêlé aux populations païennes, il avait dû partager leur sort au jour du malheur. Et prenant acte de l’attitude d’Abram envers le roi de Sodome, n’aurait-il pas dû en tirer conséquence pour lui ? Nous ne voyons Loth ni se repentir, ni adresser un quelconque merci même à Dieu et Abram. Son cœur n’est pas encore suffisamment saisi par l’horreur du péché qui s’étale autour de lui. Séduit, Loth n’a plus de conscience du danger dans lequel il se trouve. La leçon est grave. Le réveil ne se produira pour lui qu’au bord du jugement ! Que Dieu nous garde de nous endormir à ce point dans notre vie avec Lui !

GENESE 33

V 1 à 16  : rencontre avec Esaü Après son combat décisif contre l’Eternel d’où il sortit blessé, Jacob vit arriver face à lui Esaü acc...