V 1 : ainsi furent achevés le ciel et la
terre et toute leur armée. Il s’agit ici de la multitude d’astres, d’étoiles
qui composent l’univers, le cosmos. Ce nombre impressionnant d’étoiles sera une
source récurrente de tentation idolâtre pour tous ceux qui oublieront que c’est
au Créateur que cette armée doit son existence : Deutéronome
4,19 ; 17,3 ; Job 31,26 à 28 ; 2 Rois 17,16. La raison
d’être du ciel et de son immensité n’est pas de détourner les cœurs de Dieu
vers l’idolâtrie, mais de raconter Sa gloire : Psaume
19,2.
V 2 et 3 : dès la création, le 7ème
jour, est célébré comme le jour du repos. Il témoigne du repos que Dieu a pris
après le travail qu’a représenté pour lui l’œuvre de la création les 6 jours
précédents. Ce n’est cependant qu’à la promulgation de la loi que le sabbat est
devenu une règle qui devait être observé par le peuple de Dieu : Néhémie 9,13-14 ; Exode 20,8 à 11. Le repos de
Dieu le 7ème jour dépasse cependant l’œuvre faite lors de la
création. Selon l’auteur de l’épître aux hébreux, il signifie que toutes les
œuvres de Dieu sont déjà accomplies : Hébreux
4,3-4. C’est aussi le témoignage que rend l’Ecriture lorsqu’elle atteste
que ce que nous sommes en Christ ou que nous recevons ou ce qui se passera pour
nous demain a été préparé dès la fondation du monde : Matthieu 25,34 ; Ephésiens 1,4 ; Apocalypse
13,8 ; 17,8.
V 4 à 6 : raisons avancées pour
lesquelles à l’origine il n’y avait pas de végétation sur la terre lorsque Dieu
la créa : il n’y avait pas de pluie et il n’y avait pas d’homme pour
cultiver la terre. L’eau et le travail des hommes en vue de cultiver la terre
sont désignés comme les deux éléments vitaux à la vie de la nature.
V 7 : le souffle de vie : ce que
l’homme a de commun avec l’animal. C’est le souffle de vie que Dieu nous donne
qui fait de nous des êtres vivants. Que Dieu retire son souffle et nous
périssons : Job 7,7.16 ; 12,10 ;
17,1 ; 27,3 ; 34,14-15 ; Ecclésiaste 3,19.
V 8 et 9 : c’est le Seigneur qui
aménage le cadre de vie dans lequel Il place l’homme qu’Il a façonné. Tout
vient de Lui et est fait par Lui. Dans ce que Dieu fait, le critère de
l’utilitaire n’est pas le seul qui entre en ligne de compte. Il y a aussi le
facteur esthétique et celui de la saveur. Dieu aime que nous appréciions ce
qu’Il nous donne. Il met un point d’honneur à ce que cela soit bon et beau.
V 10 à 14 : la situation géographique
du lieu, de l’emplacement ancien du jardin d’Eden nous est précisée. Il se
trouvait quelque part au Moyen-Orient, au sud de l’Irak. Le lieu devait être
connu pour l’écrivain de l’époque au vu des détails précis qu’il donne.
V 15 : la double mission de l’homme dans le
jardin d’Eden : le cultiver (l’entretenir, faire fructifier, récolter) et
le garder. Il y a donc déjà un danger présent, un mal possible qui puisse le
détériorer, un risque d’intrusion par des éléments étrangers en vue de lui
nuire.
V 16 : l’opportunité du mal n’est pas
seulement liée à un élément extérieur et étranger. Elle se trouve au cœur même
du jardin par l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il faudra, certes,
l’intervention du serpent pour conduire Adam et Eve à pécher. Mais cette
possibilité existait de manière intrinsèque dans le jardin. L’arbre de la
connaissance du bien et du mal, avec le risque de mort qu’il comprenait,
faisait partie du projet bienveillant de Dieu pour l’humanité, sans quoi il
n’aurait pas été placé ici au centre même du jardin. En le plaçant au centre,
Dieu mettait aussi au centre de la relation des hommes avec Dieu la question de
la foi et de l’obéissance à Sa Parole. Cette question restera centrale tout au
long de l’Ecriture en ce qui concerne la relation du peuple de Dieu avec
Lui : Romains 1,5. Ce que Dieu place au
centre du jardin et donc, par conséquent, au centre de la relation des hommes
avec Dieu, n’est pas la possibilité du mal, mais celle de la foi et de
l’obéissance comme principe de base de cette relation. Lorsque nous sommes
tentés par le péché et la convoitise, souvenons-nous que ce ne sont pas eux qui
doivent être au centre de notre attention ou de notre préoccupation, mais la
question de la foi et de l’obéissance à Dieu. La tentation est le moyen que
Dieu choisit pour nous amener à nous fixer en Christ et en Dieu.
Le diable, comme il le fera pour Adam et Eve, nous excite au
mal. Mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal a ses racines dans notre
cœur. Comme il en fut pour nos premiers parents, nous avons reçu l’ordre de
Dieu de ne pas manger son fruit. Car, inévitablement, il procure la mort !
Que Dieu me donne la grâce de m’y refuser et de choisir avec joie la voie de la
Vie !
V 17 : dès le début, la fin est annoncée.
Adam et Eve ne pouvaient pas dire qu’ils ne savaient pas ce qu’ils risquaient
s’ils goûtaient à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ils étaient
prévenus. Ils avaient conscience de la menace qui pesait sur eux. Ici aussi se
trouve aussi pour eux le choix de marcher selon le principe de la foi et de
l’obéissance à Dieu ou pas.
Aucun enfant de Dieu lorsqu’il entre dans une voie de péché
(mensonge, adultère…) ne peut prétexter ne pas savoir où cela va le mener. La
parole de Dieu, l’Ecriture est suffisamment claire pour le lui dire, et le
démontrer par x exemples. Le péché que nous commettons ne l’est pas sans la
connaissance des fins auxquelles il aboutit.
C’est un principe constant chez Dieu d’indiquer dès le début
d’une chose à quoi elle aboutit ou quel en est le but final. Dieu choisit Abram
pour être une bénédiction pour toutes les nations : Genèse 12,1 à 3, ce qui se réalisera par Christ. Celui
qui croit en Christ a la vie éternelle. Il ne passe pas en jugement, mais il
est passé de la mort à la vie : Jean 3,16 ;
5,24. Le salaire du péché, c’est la mort : Romains
6,23. Qui écoute Dieu et entend Sa Parole sait toujours à quoi s’en
tenir sur l’issue des choses.
V 18 : le réalisme et la sollicitude de Dieu
pour Adam. Le don de la femme à l’homme vise trois fins : que l’homme ne
soit pas seul (qu’il ait quelqu’un semblable à lui avec qui vivre, communiquer,
partager…), qu’il ait une aide, un soutien, un partenaire en vue de la vocation
que Dieu lui a donné, qu’il ait un vis-à-vis, quelqu’un qui soit un miroir, un
répondant, avec qui il puisse partager et à qui il puisse rendre compte de ses
pensées. C’est ceci qu’en premier Dieu vise dans le mariage.
V 19 : c’est l’homme qu’il revient de
désigner par leurs noms les animaux qui relèvent de sa souveraineté. Comme Dieu
a donné le nom à celles qui reviennent de la sienne : Genèse 1,5.8. C’est l’homme qui donna le nom de femme
à sa compagne. Ce nom donné par l’homme témoigne du caractère particulier de sa
création ; La femme est issue de l’homme. Elle est la chair de sa chair,
l’os de ses os. Elle est née de l’homme et est une partie de lui-même tout en
ayant son identité propre. La femme est l’image de l’Eglise qui, elle aussi,
doit son existence à Christ. Elle est née et a été tirée de lui. Elle n’est pas
un élément fait de la terre, mais elle procède totalement de Christ. C’est de
Lui qu’elle est sortie. Nous faisons partie de son corps et c’est là un grand
mystère, dit Paul, qui, ici, pense certainement à la création d’Eve tirée
d’Adam : Ephésiens 5,30-32.
V 23 et 24 : le mariage n’est pas
seulement une union, il est une fusion de deux personnes en une seule entité.
L’union de l’homme et de la femme dans le mariage le scelle, mais ce qu’opère
le mariage est plus qu’une union. C’est une fusion, si bien que toute relation
contractée par l’un des membres avec une autre personne (ou une autre espèce)
est appelée confusion : Lévitique 18,23 ;
20,12. La fusion de l’homme et de la femme en une nouvelle entité se
concrétise par le fait de quitter le foyer parental. Mari et femme deviennent
désormais une entité autonome.
V 25 : cette fusion est si profonde que
l’homme et la femme peuvent être nus l’un face à l’autre, se regarder sans en
avoir honte. Le couple est le lieu de l’intimité, mais aussi de la transparence
totale. Le couple est aussi le lieu de l’acceptation totale. L’autre dans sa
nudité n’est peut-être pas aussi beau qu’habillé. Il a des défauts. Mais
l’amour qui scelle la fusion permet de voir l’autre tel qu’il est sans le
rejeter, mais en continuant à l’aimer, ceci parce qu’il n’est plus séparé de
moi, mais fait partie de moi. Désormais, on ne m’identifiera plus en me
considérant moi seul. Mais mon identité est celle que je porte avec ma femme.
On ne pensera plus à moi en termes de Gilles seul, mais en termes de Gilles et
Lydia.