samedi 23 décembre 2017

GENESE 5

Tout le chapitre 5 de la Genèse est consacré à la généalogie qui va d’Adam à Noé, prochaine figure principale de la révélation. De la lecture de cette généalogie, on peut retenir plusieurs enseignements :

-          Le premier enseignement touche à la transmission génétique de l’image du père à ses fils. Alors qu’Adam, né sans père, porte l’image de Dieu, Seth, fils d’Adam, est créé à sa ressemblance. Affecté par le péché, Adam ne put faire autrement que le transmettre à ses descendants. Comme par un seul homme, dit Paul, le péché est entré dans le monde : Romains 5,12. Pour qu’un homme puisse naître sans péché, il faudrait qu’il entre dans le monde humain d’une autre manière que par un engendrement humain. Un seul dans l’histoire prendra ce chemin : Jésus-Christ : Matthieu 1,18. C’est pourquoi, il est le seul qui ne porte pas dans Son être les caractéristiques d’Adam.

-          Le second enseignement touche à la répétition du scénario qui affecte chaque descendant d’Adam. Après être né, chaque fils d’Adam vit un certain nombre d’années, puis il meurt. La sentence de malédiction prononcée par Dieu, avant et après la chute : Genèse 2,17 et 3,19, s’accomplit à la lettre, même si, pour cela, il faut attendre près de mille ans pour qu’elle se réalise. Comme par un seul homme, dit Paul, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort. Ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce que tous ont péché : Romains 5,12. Comme nous, Jésus-Christ est mort. Mais trois jours après Sa mort retentit la plus formidable nouvelle qui soit : Il est ressuscité des morts : Matthieu 28,6-7. Ce fait est dû au fait que Jésus n’est pas mort à cause de Ses péchés, mais des nôtres. Par Sa mort, Il a vaincu la mort et libéré tous ceux qui, leur vie durant, étaient retenus en esclavage dans la crainte de la mort : Hébreux 2,14.

-          Une assertion particulière est faite dans la généalogie d’Adam à celui qui naît en 7ème position après lui : Hénoc. Le peu qui nous est dit ici nous donne la raison du destin différent qui lui fut réservé par rapport à ceux qui le précèdent et qui le suivront. Il nous est dit que Hénoc, après la naissance de Mathusalem, marcha avec Dieu 300 ans, puis il ne fut plus parce que Dieu le prit. Hénoc, dans la généalogie qui va d’Adam à Seth, correspond au Lémek, meurtrier, qui est le fils d’Adam par Caïn. Ils se trouvent tous les deux en 7ème position. Cette correspondante n’est pas le fait du hasard. Alors que, dans la lignée de Caïn, la génération de Lémek est celle dans laquelle le mal atteint des sommets, par Hénoc, de la lignée pieuse de Seth, le Seigneur prévient et avertit l’humanité de ce qui va se produire sous peu. Jude, inspiré, nous rapporte le message dont Hénoc sera, en son temps, le porteur : « C’est aussi pour eux qu’Enoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre lui des pécheurs impies : Jude 1,14-15. » Quand Hénoc reçut-il la révélation du message dont il fut le porteur pour sa génération ? Le récit biblique semble le situer au moment où Mathusalem, son fils, naquit.

Que s’est-il passé à ce moment ? Hénoc prit-il conscience, avec la naissance de son fils, que le monde dans lequel il l’a fait naître ne pouvait continuer indéfiniment, que la patience de Dieu avait atteint son terme ? Quoi qu’il en soit, Mathusalem, selon les calculs que l’on peut faire à partir des indications qui nous sont données, mourra l’année même du déluge. Noé, l’arrière-petit-fils d’Hénoc, sera celui par qui Dieu accomplira sa prophétie. Pour autant, les générations qui le précédèrent ne pouvaient pas dire qu’elles ne furent pas averties. La disparition soudaine du prophète sera un message d’avertissement sans ambigüité. Alors que le monde va vers le jugement, Dieu retire de son sein, avant qu’il ne périsse, ceux qui marchent avec Lui. Il en sera de même à la fin des temps : 1 Thessaloniciens 4,15 à 17. Quand le monde sera mûr pour le jugement, Dieu retirera, avant que les coupes de Sa colère se déversent sur lui, Ses fidèles de son sein.

« Il a toujours fallu, dit Roos, que les prophètes fissent eux-mêmes quelque expérience de ce qu’ils annonçaient pour un avenir éloigné. C’est ainsi que David a souffert une grande partie des souffrances du Christ. Par là les prophètes devenaient en même temps des types. »

Ce ne fut pas qu’Hénoc, mais encore Lémek, son petit-fils et le père de Noé, qui avait conscience de l’évènement majeur qui allait se produire dans leur génération. De même que Mathusalem fut pour Hénoc le signe qui témoignait de la révélation qui lui fut accordée, Noé l’est pour Lémek. Noé, selon ses dires, sera celui par lequel Dieu va consoler les justes de leurs peines et du travail de leurs mains sur la terre maudite sur laquelle il se trouve. Le témoignage de Lémek sur le déluge qui va se produire atteste que celui-ci n’a pas seulement valeur de jugement pour l’humanité corrompue. Il est aussi le don que Dieu fait aux justes d’une consolation. C’est cette même consolation après laquelle la création soupire aujourd’hui : Romains 8,19-20.

Si, parmi les hommes de foi, nous trouvons Lémek puis Noé, cela tient évidemment au témoignage laissé par Hénoc et à la façon dont il disparut de la terre. Car Lémek était né lorsque son grand-père fut enlevé par Dieu après avoir marché avec Dieu. Et ce fait extraordinaire ne put qu’impressionner fortement Noé lorsqu’il l’apprit de la bouche de son père Lémek et de son grand-père Mathusalem. Si l’évènement eut une grande portée dans le cœur de ces hommes, il est à noter qu’il ne changea rien à l’attitude de l’ensemble des autres hommes vivant à cette époque. On pourrait croire que, placés devant des faits inédits et extraordinaires de signification, les hommes se mettent à rentrer en eux-mêmes pour se repentir. Mais ce ne fut pas le cas. Sans doute trouva-t-on des explications au phénomène et finit-t-on par le banaliser. Nous ne savons pas quand aura lieu l’enlèvement des croyants. Mais la Bible ne laisse pas planer beaucoup d’illusions sur l’attitude qu’adoptera la plupart des hommes avant le retour de Christ, malgré les signes évidents de l’imminence du jugement. Ils ne se repentiront pas, dit l’Apocalypse, à plusieurs reprises : Apocalypse 9,20-21 ; 16,11. Que cela ne nous empêche pas d’être témoin ! Car, autour de nous, il y a encore des Lémek et des Noé prêts à écouter la Parole de Dieu !


jeudi 21 décembre 2017

GENESE 4

V 1 : nous avons ici la première mention de relations sexuelles entre Adam et Eve. Cela pose question. Est-ce à dire que, avant que le péché n’entre dans leurs vies, ils ne se connurent pas sur ce plan-là ? Si c’est le cas, cela est-il dû à la volonté de Dieu ou au fait qu’il n’y avait pas de désir de cet ordre en eux au temps de leur innocence ? Ou cela vient-il du fait que le laps de temps entre leur création et leur chute fut si court qu’ils n’eurent pas le temps de s’unir sur le plan physique ? Nous n’avons pas de réponse à ces questions. Ce que l’on peut déduire de certain est que, contrairement à une idée populaire, la relation sexuelle ne constitue pas la source du péché. L’ordre donné par Dieu à Adam et Eve d’être fécond et de multiplier leur est donné avant qu’ils ne pèchent : Genèse 1,28. Ce qui signifie que la relation sexuelle fait partie intégrante du dessein créationnel de Dieu pour l’humanité. Il n’y a de plus aucune connotation négative dans ce verset à l’idée qu’Adam connut Eve. La naissance de Caïn est pour eux quelque chose de si merveilleux qu’ils glorifient Dieu pour celle-ci. Ils y reconnaissent la main de Dieu.

Les vérités énoncées dans ce verset peuvent nous être utiles dans la défense de l’Evangile sur deux plans. Le premier touche à la nature et à la définition du péché. Il faut le dire et le redire. Le péché, dans son essence, n’a rien à voir avec l’acte sexuel. La relation sexuelle fait partie des cadeaux que Dieu a donné à l’humanité, en vue premièrement de sa reproduction. La relation sexuelle peut être affectée par le péché, et elle l’est souvent. Le détail de toutes les pratiques immorales et abominables qui se trouvent dans l’Ecriture l’atteste suffisamment : Lévitique 18. Mais, vécue dans le cadre défini par Dieu à l’origine, la relation sexuelle entre la femme et son mari n’a rien de mauvais. Le second plan touche au miracle de la conception. Il est et reste le premier témoignage de la grandeur de Dieu. Il nous faut donc, avec Eve, nous émerveiller du miracle de la naissance et ne pas le banaliser. Détruire une vie en gestation, c’est détruire un chef d’œuvre que Dieu est en train de façonner. Oui ! Ce n’est pas pour rien que la première louange à Dieu que l’on trouve dans l’Ecriture a pour objet la naissance d’un enfant. C’est ici le point de départ qu’utilise Paul lorsqu’il veut conduire des païens à connaître Dieu. « En Lui, leur dit-il, nous avons la vie, le mouvement et l’être : Actes 17,28 ». Le don de la vie est la première chose pour laquelle les êtres humains devraient glorifier Dieu ! Puisque tel est le cas, c’est par là que nous devons aussi commencer pour témoigner de Lui !

V 2 : il n’y a rien dans la profession qu’exerce Caïn par rapport à Abel qui porte une connotation négative en elle-même. L’auteur biblique ne rapporte ici que des faits.

V 3 à 5a : Caïn et Abel ont été éduqués dans la crainte de Dieu par Adam et Eve. Ils savaient que tout ce qu’ils avaient leur venait de Lui. Aussi chacun, à sa manière, entreprit d’offrir quelque chose à Dieu en guise de reconnaissance pour Ses dons. Dans cette entreprise, il y a ce qui est formel et ce qui touche à l’intention, la motivation du cœur. Ce qui est formel est ce qui est visible aux yeux des hommes. Ce qui est visible peut sembler convenable, voire impressionner. Mais seul ce qui est à la source de ce que nous faisons, nos intentions intéressent le Seigneur. Le jugement du Seigneur sur Caïn et Abel et leurs offrandes témoigne du fait que l’on ne peut tromper Dieu. Chez Caïn, le cœur n’y est pas. C’est uniquement par formalisme qu’il a apporté son offrande à Dieu. La nature de celle-ci témoigne à elle seule de ce fait. Caïn n’apporte-t-il pas à Dieu une offrande faite des fruits de la terre que Dieu a maudite : Genèse 3,17 ? Comment une telle offrande pourrait-elle réjouir le cœur de Dieu ? L’offrande d’Abel témoigne quant à elle de la reconnaissance de son cœur envers Dieu pour ses dons. Il sacrifie plusieurs premiers-nés de son troupeau (les prémices) avec leur graisse. Abel ne connaît pas encore la loi, mais il en pratique l’esprit : Lévitique 3,16. Toute offrande qui n’est pas l’expression d’une action de grâces envers Dieu n’a aucune valeur à Ses yeux. Pire ! Elle est reçue par Lui comme une injure, une abomination. Dieu le fait savoir à Caïn, non pour le condamner, mais qu’il revoie son attitude.

V 5b à 7 : De manière évidente, Caïn ne réagit pas comme il le faudrait à la désapprobation de Dieu sur lui et son offrande. Sa réaction relève de son amour propre froissé. Chaque fois que nous nous vexons lorsque quelqu’un nous reprend à propos de quelque chose qui est juste, nous sommes comme Caïn, pas loin de la haine et du meurtre. Le Seigneur ne laisse pas Caïn dans son état, seul avec lui-même. Il sait qu’il n’y a rien de pire et de plus destructeur qu’un homme blessé dans son égo qui ne se repent pas. Le Seigneur ne l’accuse pas, mais l’interroge. La réaction de Caïn est-elle juste, fondée ? Quoique Dieu l’ait désapprouvé, ce n’est pas la fin du monde pour lui. Caïn peut encore changer, revenir, examiner son cœur, se repentir. Il peut décider que maintenant s’arrête pour lui la descente aux enfers. S’il ne met pas un terme immédiat à sa colère, Caïn doit savoir que viendra le moment où le péché qui l’agite, telle une bête fauve, se jettera sur lui et le dominera complètement. Rien, en effet, ne donne plus facilement et rapidement en nous l’accès au diable que la colère et la frustration : Ephésiens 4,26-27.

L’emprise qu’exerce le péché sur une personne est toujours graduelle. Nous pouvons face à une situation mal réagir, puis revenir à Dieu et nous repentir. Le mal qu’aura occasionné le péché s’arrête aussitôt. Au lieu de poursuivre dans la voie du mal, nous nous sommes arrêtés pour reprendre celle du bien. Si nous ne tenons pas compte de l’avertissement de Dieu dans notre conscience et par le Saint-Esprit, alors inévitablement les choses ne pourront que s’aggraver. La porte qui était juste entrouverte pour le mal va s’ouvrir totalement laissant le passage à une bête fauve qui finira par nous dévorer : 1 Pierre 5,8. Le Seigneur le dit nettement à Caïn : la clé de la solution à son problème n’est pas chez les autres. Elle est en lui. C’est à lui de décider, à partir de la mauvaise réaction qu’il a eue, quelle sera la suite de sa vie et de son chemin.

V 8 : Malgré la mise en garde précise que Dieu lui fit au sujet du danger que représentait pour lui sa colère, Caïn ne rentra pas en lui-même pour se repentir. Il ne chercha pas à peser, à la lumière de la vérité de la Parole de Dieu, la valeur de son attitude. Mais, cultivant sa haine et sa rancœur contre Dieu, il saisit l’occasion qui se présenta à lui d’être seul avec son frère Abel pour l’invectiver, puis se jeter sur lui pour le tuer. Innocent dans cette affaire, Abel fut la double victime de Caïn. Il fut d’abord la victime de la frustration de son frère à l’égard de Dieu, mais aussi celle de sa jalousie à son égard. La différence de traitement que reçut l’offrande de Caïn à côté de celle d’Abel n’eut pas comme seul effet de provoquer son mécontentement à l’égard de Dieu. Elle suscita en parallèle dans son cœur une animosité à l’égard de son frère, vu comme le bien-aimé de Dieu, animosité du même ordre que celle du fils aîné à l’égard du fils prodigue de la parabole de Jésus : Luc 15,28 à 30. Abel, bien qu’innocent dans cette affaire, devint le bouc émissaire de la frustration de Caïn à l’égard de Dieu.

Nous pouvons retenir du meurtre d’Abel par son frère Caïn plusieurs leçons. La première est que, dans la vie des hommes, les choses ne dégénèrent pas sans que ceux-ci dans leur conscience ne soient avertis de ce qui les attend s’ils en viennent au pire. Ce n’est que parce que, bien qu’averti, on refuse de se repentir que l’on en vient à des comportements extrêmes et destructeurs. La seconde est, qu’inévitablement, les griefs que l’on a contre Dieu finissent par se retourner contre nos frères. Puisque Dieu n’est pas atteignable par Caïn, ce sera Abel qui prendra. La troisième leçon est que, lorsqu’on ne veut pas se repentir, il nous faut toujours un bouc émissaire qui paye pour ce qui ne va pas dans nos vies. Puisque Dieu est favorable à Abel et son offrande et qu’il ne l’est pas envers Caïn et son offrande, Abel devient le fautif tout désigné pour la situation. Il nous est impossible d’aimer ceux que Dieu aime et approuve quand nous sommes en froid et en révolte contre Lui. Caïn ne tue pas seulement Abel par colère, mais aussi parce qu’il est le miroir permanent de son problème. Si nous marchons avec Dieu dans la lumière et la vérité, il nous faut le savoir : nous ne serons pas aimés et appréciés de ceux qui, dans le monde ou dans l’Eglise ne veulent pas y marcher. Nous ne voulons pas être leurs accusateurs, mais, contre notre volonté, nous le serons. Il est inévitable que nous soyons mal vus de la part de ceux pour qui nous sommes un rappel constant de leur mauvaise attitude. Ne nous étonnons donc ni de leur jalousie stupide et inconsidérée, ni de leur froideur ou de leur colère envers nous. Elles ne sont que la preuve de leur révolte contre Dieu !

V 9 et 10 : A quoi donc a pensé Caïn en tuant Abel ? S’imaginait-il que son crime allait passer inaperçu, que Dieu ne le verrait pas ? Nous ne sommes jamais si stupides, si aveugles, si déconnecté de la réalité que dans les moments où nous péchons ! Emprisonnés dans l’univers étroit de notre égo, nous vivons dans le déni complet de la réalité. Mais le retour à celle-ci est inévitable ! Comme il nous est impossible d’échapper à Dieu, le retour à la réalité nous est aussi inévitable. Que nous le voulions ou non, nous devrons regarder notre péché en face, dans toute la crudité de sa laideur.

Comme Il le fait depuis le début, Dieu s’approche de Caïn avec des questions. Ce qu’Il cherche par ce moyen, c’est que la vérité de ce qui a été commis sorte de la bouche même du coupable. C’est ici, comme le montre la confession du fils prodigue, le seul chemin qui mène à la repentance : Luc 15,18. Caïn, cependant, n’est pas prêt à cet aveu. Non seulement il ment, mais il ose reprendre Dieu au sujet du bien-fondé de la question qu’Il lui pose. Rien autant que le péché ne nous rend arrogant et méprisant à l’égard des gloires qui nous dépassent : cf Jude 1,8-10. Alors que Caïn pourrait être détruit sur le champ, son péché l’a privé de la vue. Il ne mesure plus la disproportion gigantesque qui existe entre lui et Dieu. Dieu ne va pas s’arrêter à la réponse de Caïn. Il ne veut pas témoigner, mais quelque chose sortant de la terre crie contre lui. C’est le sang de son frère qu’il a assassiné. Il est rare que les criminels avouent spontanément leurs crimes. Mais ils ne sauraient échapper aux preuves matérielles de ceux-ci qui, aujourd’hui, témoignent contre eux parfois des décennies après les faits. Et quand bien même les traces des crimes commis par les hommes sont effacées et ne peuvent donner lieu à des poursuites, elles restent présentes à la mémoire de Dieu, devant qui tout être doit comparaître pour rendre compte de ses actes : 2 Corinthiens 5,10.

V 11 et 12 : Après son péché, l’heure est venue pour Caïn de subir les conséquences de ses actes. Quand bien même le pardon se trouve en abondance auprès de Dieu, il y a toujours des suites à nos actes. S’il en est ainsi dans la vie des élus, combien davantage cela s’applique-t-il dans celles de ceux qui ne se repentent pas ! Comme il en fut pour Adam et Eve, le châtiment que Dieu prononce sur Caïn est en lien direct avec son péché. Puisque le sang d’Abel répandu par Caïn a souillé la terre qu’il cultivait (Caïn, rappelons-le, était laboureur), Caïn sera maudit, chassé de la terre qu’il travaillait. De plus, au lieu de lui donner son fruit, cette terre le lui refusera. Parce que Caïn a encore amplifié le mal commis par Adam, les effets néfastes de ce mal seront aux aussi amplifiés. La punition d’Adam aura été de travailler à la sueur de son front et de devoir combattre ronces et épines pour cultiver la terre. Mais Adam pourra encore vivre de son travail agricole. Ce n’est plus le cas pour Caïn. La malédiction prononcée par Dieu sur Caïn le fera passer d’une vie sédentaire à une vie nomade. Puisque Caïn ne peut plus espérer tirer profit de la terre où il était, il sera désormais errant et vagabond, livré à la condition d’un animal obligé d’errer de lieu en lieu pour trouver sa subsistance.

La terre sur laquelle nous sommes ne nous appartient pas. Elle nous a été donnée en cadeau de la part de l’Eternel : Psaume 24,1. Dieu nous l’a donnée comme ressource pour notre vie. L’idéal de Dieu est que chacun ici-bas puisse habiter sous sa vigne et son figuier en sécurité : Michée 4,4. Malheur à nous si, cependant, la terre, le lieu où nous sommes nous voit commettre les pires infamies. Aussi grande ait été notre prospérité et notre sécurité dans ce lieu, Dieu nous en déracinera. Sous des formes multiples, la malédiction qui frappe Caïn touche aujourd’hui encore nombre de nos contemporains qui se conduisent comme lui. Tel homme, qui avait le confort d’un bon foyer, se voit basculer dans une situation précaire pour son infidélité. Tel ouvrier, qui avait un contrat de travail sûr, se voit licencier pour avoir fraudé, volé ou s’être corrompu. Le peuple d’Israël même, qui avait reçu Canaan, un pays où coulent le lait et le miel, s’est vu dépossédé de sa terre à cause des multiples abominations commises au cours des siècles sur son sol. Apprenons de Caïn et de ses successeurs et gardons-nous de prendre comme un dû ou une évidence les bontés dont nous sommes l’objet de la part de Dieu. Elles nous ont été données en vertu de Sa bonté, mais elles peuvent nous être retirées en vertu de sa réprobation !

V 13 et 14 : suite à la malédiction prononcée par Dieu sur lui à cause de son crime, Caïn ne fait preuve d’aucun remords. Ce qui le rend malheureux n’est pas ce qui devrait. Caïn n’est aucunement désolé de ce qu’il a fait. Ce qui le charge, c’est ce qu’il devra endurer, les conditions dans lesquelles il devra vivre désormais sur la terre. Caïn trouve que la sanction de Dieu est trop dure à son égard, qu’elle manque quelque part de compassion. Caïn ne voit ni le mal qu’il a fait à son frère, à ses parents, ni la gravité du péché dont il s’est rendu coupable devant Dieu. Il s’apitoie sur lui-même et se plaint comme s’il était une victime.

Tant que des préoccupations égoïstes sont au centre de la pensée d’une personne suite à un mal commis, on peut être sûr qu’il n’y a pas chez elle de véritable repentance. Qui se repent suite à une faute commise ne revendique aucun traitement de faveur et ne conteste pas la justesse de la sanction prise à son encontre. Il sait que son péché mérite la mort. S’il vit, même s’il y a des conséquences pénibles à subir, il se trouvera privilégié plutôt que maltraité.

Dans Sa miséricorde, Dieu entend la plainte de Caïn. Il lui concède une faveur, celle de protéger sa vie de la vengeance d’autrui en le marquant d’un signe distinctif destiné à dissuader quiconque le croise à exercer une quelconque vengeance à son encontre. Quel est ce signe ? Nous ne le savons pas. Mais il devait être suffisamment explicite pour être compris par tous. Cette mesure nous rappelle que, quel que soit le crime commis par une personne, c’est à la justice qu’il revient d’exercer la vengeance, non à des individus. Avant l’époque de Noé, il semble qu’il n’y avait aucune structure qui le permette, d’où sans doute un grand nombre de crimes commis par vengeance. Après Noé, Dieu instituera un ministère public de la justice afin d’éviter ce type de dérive : Genèse 9,6-7. La crainte de Caïn témoigne du fait que celui-ci avait conscience que la population humaine allait rapidement s’accroître. Après Seth, Adam et Eve eurent d’autres enfants qui engendrèrent aussi des enfants : Genèse 5,4. C’est parmi leurs sœurs que les fils d’Adam prirent leurs femmes au début de l’humanité.

 V 17 à 24 : généalogie de Caïn :

Malgré son péché, Caïn ne meurt pas. Il se marie et fonde une dynastie de laquelle procède différentes personnes qui sont à la genèse de plusieurs innovations. La première mentionnée est la construction d’une ville par Caïn, ville à laquelle il donne le nom d’Hénoc, son fils. La construction de cette ville par Caïn est la réponse qu’il fait à Dieu de la malédiction qu’il a reçue et qui le vouait à l’errance et au vagabondage. C’est ce même état d’esprit, cette même réaction humaine et charnelle qui présideront plus tard à la construction de la ville et de la tour de Babel : Genèse 11,4. L’entreprise de Caïn nous donne un aperçu des motivations qui sont à la source de toutes les réalisations de cette lignée. Race maudite, elle va tout faire pour endiguer les malédictions dont elle est l’objet et se rendre la vie ici-bas la plus supportable et la meilleure possible.
« Avec ses principes d’auto-rédemption, Caïn devint le point de départ de tout développement humain étranger à Dieu. Alors que, selon la sentence divine, il devait être errant et vagabond, il devint, dans la résistance de sa volonté propre à la malédiction et comme en défi à la parole divine, le premier homme à construire une colonie, une cité. Il donnait ainsi le ton à la tendance fondamentale de tout développement ultérieur de l’homme marchant loin de Dieu, à savoir : tentative de vaincra la malédiction par la civilisation sans Dieu : Eric Sauer : l’aube de la rédemption. »

Après Caïn, l’auteur de la genèse s’arrête sur Lémek, le 7ème depuis Adam par Caïn. Lémek se distingue des autres de deux manières. Il est le premier à pratiquer de manière officielle la polygamie, en prenant deux femmes. Il est aussi celui qui répètera en pire le crime de Caïn en tuant deux hommes, dont un enfant. La lignée de Caïn ne connaissant pas la repentance, elle ne peut que s’enfoncer toujours plus dans le mal. Cette vérité est rendue d’autant plus évidente par la remarque arrogante de Lémek suite à ces crimes. Alors que chez Caïn, la malédiction de Dieu suscite la plainte et le gémissement, celle de Lémek est marquée par une attitude de défi. Elle est à l’opposé de celle de Jésus au sujet du pardon : Matthieu 18,22. Septième depuis Adam, Lémek incarne le sommet de l’apogée du mal. « L’histoire des Caïnites commence avec un meurtre et se termine avec la louange du meurtre : Erich Sauer. »

Trois des fils de Lémek nous sont mentionnés comme étant des pionniers dans leur domaine. Le premier Yabal est le père de la corporation des cultivateurs, le second Youbal de celle des musiciens, et le dernier Toubal-Caïn, celui de la métallurgie à partir de laquelle on fabriquera des outils de bronze et de fer. « Les trois occupations principales de la société humaine virent donc le jour rapidement : recherche de la nourriture puis commerce, métallurgie et défense, instruction et arts : Erich Sauer »


V 25 et 26 : après la mort d’Abel, Dieu accorda à Adam et Eve un autre fils qui, contrairement à Caïn, fut le père d’une lignée pieuse : Seth. Il est notable que, parmi tous les enfants qu’eurent Adam et Eve, c’est sur cette lignée que, dès la genèse, l’Ecriture met l’emphase. Car c’est de Seth, et non de Caïn ou de tout autre fils ou fille d’Adam et Eve que naîtra le Christ : Luc 3,38. Après la promesse de Genèse 3,15, nous avons ici le 1er indice spécifique nous menant, sur le plan historique, à son accomplissement.

jeudi 7 décembre 2017

GENESE 3

V 1 : c’est sous la forme d’un animal, un serpent, que le tentateur se présente à Eve. Plusieurs choses peuvent être dites ici. Pour quelle raison l’approche du tentateur s’est-elle faite par ce procédé ? Eve n’aurait-elle pas dû trouver étrange de voir un animal lui adresser la parole ? Pour la première question, la réponse se trouve peut-être dans ce qui nous est dit au sujet de la caractéristique du serpent : le serpent était le plus avisé, sagace, rusé de tous les animaux que le Seigneur avait faits. Le support utilisé par le diable est en phase avec l’objectif qui est le sien : séduire, tromper pour faire chuter. D’autre part, une des raisons pour lesquelles le diable a choisi d’utiliser le serpent tient au fait qu’il n’avait guère d’autres choix. Qui pouvait s’adresser de vive voix à l’homme dans le jardin, mis à part Dieu et un autre homme ? Or, Satan ne pouvait utiliser ni l’un, ni l’autre, le premier parce que cela n’était pas en son pouvoir, le second, parce qu’il n’y avait d’autres êtres humains qu’Adam et Eve. Il dut donc se rabattre sur le monde animal pour trouver un média et il choisit parmi les animaux celui qui était le plus propre par ses qualités naturelles à lui servir de moyen pour arriver à ses fins. Pour la seconde question, oui, Eve aurait dû à double titre être étonné de ce fait : par son incongruité même d’une part, et, d’autre part, par le fait que c’est à elle seule, et non au couple ou à Adam, que le serpent s’adresse. Le chef n’était-il pas Adam, et non elle ?

La question posée par le serpent : elle témoigne du fait que celui-ci était au courant de ce que Dieu avait dit à Adam lorsqu’il le créa et le plaça en Eden : Genèse 2,16-17. Il s’adresse subtilement à Eve, alors que c’est à Adam, le chef, que Dieu avait donné Ses ordres. Elle est formulée de manière à ce que, dans la réponse d’Eve, son attention soit inévitablement concentrée sur l’arbre interdit. Il y a déjà une manœuvre de manipulation de sa part dans la façon dont il entre en dialogue avec Eve. Ce n’est pas pour rien que la caractéristique majeure du serpent est la ruse. La ruse, c’est l’intelligence au service de la tromperie, le propre même de la manipulation. La question porte sur les termes exacts de ce que Dieu a dit. C’est sur la Parole de Dieu, ses termes exacts, que le combat du diable se porte. S’il peut nous amener à croire à une version atténuée ou quelque peu faussée des termes que Dieu utilise lorsqu’Il parle, il a gagné. C’est pourquoi Jésus lui répondra par les mots exacts de la Parole lorsque, en second Adam, il sera lui aussi tenté : Luc 4,4.8.12. Que Dieu nous accorde dans Sa grâce une compréhension claire et biblique des mots qu’Il emploie pour dire les choses, donner Ses ordres et décrire la réalité !

V 2 et 3 : qu’aurait dû faire Eve face à la question posée ? La première chose est qu’elle aurait dû ne pas répondre elle-même, mais renvoyer le serpent à Adam. Ce n’était pas à elle, mais à lui de lui faire face. La première faute d’Adam a été son silence face à l’initiative d’Eve de répondre au serpent. Comment les choses se sont-elles exactement déroulées ? Nous ne le savons pas ! Eve était-elle seule au début et son mari est-il venu en cours de conversation ? Ou était-il là dès le début et a-t-il laissé faire ? Une des choses les plus étonnantes dans le récit qui nous est rapporté est la passivité totale d’Adam. Il ne dit rien et lorsqu’Eve prend le fruit, puis lui en donne, ne fait rien.

Dans sa réponse, Eve commence par rétablir la vérité. Alors que Satan met dès le début l’accent sur ce qui n’a pas le droit d’être mangé, Eve répond par ce qu’elle et son mari ont le droit de faire. La conversation aurait dû s’arrêter là ou aurait dû prendre cette forme : « Si ! Dieu nous a donné le droit de manger de quantité de fruits des arbres du jardin ! Il y en a tellement que cela nous suffit largement. Leur abondance est le témoignage de la grande bonté de Dieu envers nous. Ce témoignage nous suffit pour nous dire que si Dieu nous interdit quelque chose dans le jardin, Ses raisons là aussi sont bonnes pour nous ! »
Mais Eve tombe dans le piège ! Elle donne plus d’importance dans sa réponse à l’arbre interdit. Elle ajoute au commandement de Dieu le fait même de ne pas y toucher. Cet ajout n’est pas mauvais en soi. Quand quelque chose est interdit et mortel, la meilleure façon de s’en préserver est de s’en tenir à distance, de ne pas l’approcher. L’ajout d’Eve témoigne qu’elle avait compris quelle implication concrète avait pour elle l’avertissement de Dieu au sujet de l’arbre. Mais le fait demeure : l’arbre interdit est au cœur de la conversation. Il occulte tout le reste et devient l’objet premier de l’attention d’Eve, ce à quoi voulait aboutir le serpent.

V 4 et 5 : à partir de là, tout le discours du serpent poursuivra un seul but : démystifier la menace qui pèse sur le fruit de l’arbre interdit. Et à ce sujet, Satan s’est montré un expert. Alors que la menace formulée par Dieu est encore dans la bouche d’Eve, il la nie. Puis il poursuit en disant qu’au contraire, le fait de transgresser l’interdit ne leur nuira pas, mais apportera un plus à leur condition qu’ils ne connaissent pas encore : être comme des dieux. La seule manière de convaincre un homme de faire ce qui est mal est non seulement de nier les conséquences que ce mal aura sur sa vie, mais de lui faire croire que le mal qu’il fera lui apportera en fait un bien. Le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal n’est pas encore mangé par Eve que son poison est déjà distillé dans son esprit par les propos du diable.

V 6 : d’un jugement objectif sur les choses, fondé sur la parole de Dieu, Eve passe sous l’effet du poison du doute à un jugement subjectif de la réalité. La puissance de la tentation ne se manifeste pas seulement dans l’invitation du diable à goûter au fruit interdit. Elle est aussi dans les impressions, les sentiments faussés qui se produisent en nous à partir du moment où nous considérons la proposition qui nous est faite. Chaque fois que nous jugeons de la gravité d’une chose à partir de nos sentiments, notre jugement s’en trouve faussé. Avant même qu’elle ait goûté à son fruit, il nous est dit que la femme vit que l’arbre était bon pour la nourriture, ce qui en soi-même est une absurdité. La subjectivité fait que c’est à partir des impressions visuelles, de l’apparence que l’on juge du bienfait d’une chose. L’objectivité fait que c’est l’avis de Dieu, un avis extérieur à nous-mêmes, l’avis de la seule personne apte à nous dire ce qui est bien et ce qui est mal, qui dicte notre comportement en la matière. Eve va faire l’expérience amère que l’avis qui était juste était celui de Dieu. L’avis de Dieu est toujours celui qui correspond à la réalité. Si nous n’en tenons pas compte, les faits nous le prouveront rapidement.

Ce qui étonne ici, comme déjà dit, est la passivité totale d’Adam. L’instrument de séduction du diable pour Adam n’est pas le fruit en lui-même, mais Eve. Celle qui devait être son vis-à-vis, une aide est devenue l’instrument de sa chute, de sa désobéissance à Dieu. Le péché d’Adam n’est pas tant d’avoir pris du fruit que d’avoir choisi de lier son sort à celui d’Eve dans la désobéissance à Dieu que Lui être resté fidèle. Le don que Dieu a fait à Adam d’Eve par amour pour lui se retourne contre Lui. Le cadeau de Dieu est devenu dans son cœur plus important que le donateur. Ce n’est pas là une interprétation particulière de ce qui s’est passé, mais la version qu’Adam va lui-même donné des faits : Genèse 3,12.

V 7 : la promesse faite par le serpent se réalise : les yeux d’Adam et Eve s’ouvrent. La question est de savoir sur quoi ils s’ouvrent. En leur promettant que, s’ils mangent du fruit interdit, leurs yeux s’ouvrent, Satan leur suggère qu’ils pourront avoir accès à une connaissance des choses à laquelle ils n’ont pas droit. Il leur fait ainsi croire que Dieu les maintient par l’interdit dans un état d’infériorité ou de limite volontaire. Mais qu’ils mangent du fruit de l’arbre et tout un domaine de connaissances auquel ils n’ont pas accès va s’ouvrir à eux ! Satan inverse les rôles. Il se fait passer pour celui qui, dans l’histoire, est le bon, le généreux, le prodigue et il fait passer Dieu pour celui qui, par mesquinerie, cherche à se garder pour lui les hommes en les enfermant dans une sphère de connaissance qui les empêche de voir ailleurs et au-delà ce qui peut exister.

Les yeux d’Adam et Eve s’ouvrent, mais la connaissance à laquelle ils ont accès n’est pas celle à laquelle ils s’attendaient. Le premier sentiment qui les envahit, sentiment qui leur était étranger jusque-là, est la honte. La honte est un sentiment qui nous pousse à nous cacher aux regards d’autrui à cause de ce que nous découvrons de nous et qui avilit notre dignité. La honte s’éprouve toujours face à autrui. C’est une émotion à caractère social qui vient du fait que, quelque part, nous nous trouvons quelque chose qui nous dégrade par rapport aux normes éthiques et sociales de notre environnement. La honte éprouvée ici par Adam et Eve n’a pas qu’un aspect négatif. Ne pouvant supporter d’être exposés nus face au regard de l’autre, chacun cherche à se fabriquer quelque chose qui le couvre, qui le rend de nouveau honorable à sa propre vue et à celle d’autrui. La honte nous pousse à reconquérir ou à retrouver notre dignité, ce qui est justement le but de la rédemption. Une société qui n’a plus honte de rien est une société qui ne peut plus être rachetée. Rien n’est pire que de mettre sa gloire dans ce qui devrait faire sa honte : Philippiens 3,19.

Au lieu d’apercevoir le mal du sommet du bien, Adam et Eve aperçoivent le bien du fond de l’abîme du mal. L’expérience n’est pas toujours le meilleur maître ; l’homme en fait souvent les frais ! Plus les yeux d’Adam et Eve et de l’humanité s’ouvriront sur les possibilités du mal, plus ils se fermeront sur celles du bien, et deviendront aveugles à ce sujet !

V 8 : Après la honte, Adam et Eve font face à un nouveau sentiment inconnu jusqu’alors : la peur. Le Dieu même qui les a créés, qui leur a donné tant de preuves de Son amour, qui jusque là se plaisait à se trouver en leur compagnie, ce Dieu à qui ils doivent tant devient tout à coup pour eux une menace et un sujet de crainte. Pourtant, Dieu n’a pas changé. Ce qui a changé par contre ce sont les dispositions du cœur d’Adam et Eve à Son égard. La peur de Dieu est motivée par la même raison qui provoqua le sentiment de honte qui s’empara d’Adam et Eve suite à leur désobéissance. Adam et Eve n’ont pas envie d’être vus tels qu’ils sont par Dieu. Ils tentent donc, vaine initiative, de se cacher pour échapper à Son regard, à un face à face avec Lui. Nous pouvons être sûrs que chaque fois que nous fuyons quelqu’un que nous savons nous être propices, cela n’est dû qu’à une seule chose : le péché qui se trouve en nous.

V 9 : c’est à Adam, le chef de famille et de la création, que Dieu s’adresse en premier. Alors que Dieu agit envers le couple que forme Adam et Eve en vérité, c’est-à-dire en accord avec le réel qui place Adam en position de responsabilité, la première ruse du diable aura été de transgresser cet ordre. Quand Jésus dit que la tromperie et le mensonge sont le fonds du diable : Jean 8,44, la preuve nous en est donnée dans ce chapitre. Satan ne respecte aucune vérité, aucun cadre, aucune disposition voulus par Dieu. Il est le transgresseur par excellence.

La première parole de Dieu après la chute se présente à l’homme sous la forme d’une question : Où es-tu ? C’est la question que Dieu pose à chacun encore aujourd’hui. Où te trouves-tu ? Comment se fait-il que tu es là où tu es, dans l’état dans lequel tu es ? La question peut aussi vouloir dire : D’habitude, Adam, lorsque je viens, tu es là ! Tu accours même vers Moi ! Comment se fait-il que ce ne soit pas le cas aujourd’hui ? Qu’y a-t-il, que s’est-il passé pour que notre rencontre si heureuse, ne se produise pas comme d’habitude ? Dieu sait bien évidemment ce qui s’est passé. Mais le but de la question est aussi d’aider l’homme à sortir de sa retraite, à dépasser sa crainte et à faire un premier pas vers Dieu en lui avouant sa faute. C’est ce qui va se passer.

V 10 : Dans sa réponse à Dieu, Adam se garde d’aller au fond des choses. Puisque Dieu l’interroge, le poursuit de Sa présence, il ne peut faire autrement que répondre. Adam donne les raisons émotionnelles et psychologiques qui expliquent son comportement fuyard à l’égard de Dieu, mais jusque là il ne dit mot sur ce qui en est la cause. C’est souvent de cette manière que réagit le pécheur interrogé sur son péché. Il nous parle du mal-être qui est le sien, de la gêne que sa situation lui occasionne sur le plan relationnel, avec Dieu, puis avec les autres. Mais il ne dit pas les mots que Dieu voudrait entendre, les mots qui le libéreraient de la mauvaise conscience qui le tenaille.

Nous ne devons pas nous attendre dans la cure d’âme à ce que, spontanément, le pécheur confesse son péché. Il nous faudra lui poser des questions, le traquer dans ses cachettes, le corriger dans ses essais de justification pour le conduire enfin à reconnaître la vérité. Nous devons nous rappeler à ce sujet que se satisfaire de moins, c’est passer à côté du but même de l’accompagnement. Ce but est que le pécheur soit restauré dans sa relation avec Dieu. Or, cette restauration ne peut se faire que par la vérité. Les réponses successives d’Adam prouvent qu’il n’y a rien pour lequel le pécheur soit le moins disposé que ceci.

V 11 : la pédagogie de Dieu est de reprendre au vol ce qu’Adam est prêt à dire et à lâcher pour le pousser plus loin dans ses retranchements et arriver par le procédé du questionnement au cœur du problème. Car, qu’il le veuille ou pas, le pécheur, sauf s’il se tait, ne pourra empêcher que son péché se dévoile. Si Adam a honte d’être nu, cela ne peut être dû qu’à une seule chose. Dieu le sait ! C’est pourquoi, il se saisit de la porte qu’Adam entrouvre pour poser la question qui soulève la raison, la cause du malaise qu’évoque Adam : Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? Il nous faut apprendre, dans ce que notre frère ou notre sœur nous consentent à dire à propos de leur situation de péché, à saisir les cordes qu’ils nous lancent pour aller plus loin. Quand quelqu’un nous dit : « Je ne peux plus côtoyer ce frère sans éprouver de la rancœur envers lui ! » ou « Je ne supporte pas qu’on me reprenne !», il y a là un diagnostic à faire et une perche tendue pour remonter à l’origine du problème. Il ne nous faut pas donner les réponses à la place de notre frère, mais lui donner l’occasion de la formuler lui-même.

V 12 : A la question de Dieu, Adam répond juste. Mais la justesse même de sa réponse le condamne. En mettant la responsabilité principale de sa désobéissance sur Eve et en se présentant comme un acteur passif, quasi une victime, il témoigne qu’il a triplement péché. Premièrement, il n’a pas rempli sa mission de chef de famille, celui à qui Dieu a confié la mission de veiller et de garder le jardin : Genèse 2,16. Ensuite, il témoigne du fait qu’entre obéir à Dieu et donner suite à l’invitation de sa femme à Lui désobéir, c’est la seconde proposition qu’il a retenue. Il confesse enfin qu’il a péché en toute connaissance de cause. Adam n’était pas dupe de l’interdit que Dieu lui avait donné. Malgré le fait que ce soit par Eve qu’il soit tombé, il l’a choisi volontairement.

A la question posée par Dieu, Adam en arrive même à mettre Dieu en cause. Puisque c’est Dieu qui lui a donné Eve, Dieu porte lui aussi en quelque sorte une part de responsabilité dans ce qui est arrivé. Les coupables sont donc, dans l’ordre : Eve, Dieu, puis Adam, pauvre victime.

Combien même dans la confession de la vérité, le cœur du pécheur s’avère fourbe. Si la vérité doit être dire, qu’elle le soit du bout des lèvres ! Que la part qui me revienne dans la responsabilité de mon péché soit la moindre et que celle de celui qui m’y a entraîné soit la plus mise en évidence ! Oui, c’est sans exagération que le prophète Jérémie dit : Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : Qui peut le connaître ? : Jérémie 17,9. Dieu le connait ; Il ne se satisfait jamais des demi-vérités, ce que démontre la suite du récit !

V 13 : Eve ayant été désignée par Adam comme la principale responsable de sa désobéissance, c’est vers elle que Dieu se tourne maintenant pour l’interroger. Pour se faire, il use du même procédé que celui utilisé pour Adam : le questionnement. La question de Dieu est directe et touche aux motivations qui ont poussé Eve à braver l’interdit de Dieu pourtant clairement énoncé ! Comme ce fut le cas pour Adam, Eve élude sa propre responsabilité dans l’affaire pour la reporter entièrement sur la ruse du serpent. Dans un certain sens, elle n’a pas tort : le serpent l’a bel et bien trompée. Il a fait miroiter à son cœur des mirages qui n’étaient que des illusions. Mais si Eve s’est fait berner, c’est qu’elle a cru à ces mensonges. Elle a adhéré à leur contenu qui consistait à faire Dieu menteur. Elle est entrée dans l’idée que Dieu ne voulait pas le meilleur pour elle et qu’il y avait quelque part autre chose qui pouvait faire d’elle quelqu’un de plus grand que ce que Dieu avait fait d’elle. Elle s’est faite à l’idée qu’il n’était pas mauvais de désobéir à Dieu et de lui être rebelle. Elle a préféré croire à la parole du serpent, dont elle n’avait aucune preuve de la pureté des intentions, plutôt qu’à celle de Dieu qu’elle connaissait et qui lui avait donné mille preuves de Sa bienveillance. Puis elle a entraîné son mari dans cette voie.

Après les questions, vient l’heure du verdict de Dieu sur chacun en fonction de ses responsabilités. Remontant le fil de l’histoire selon les accusations portées par chacun en ce qui concerne sa part de responsabilité, c’est au serpent que Dieu s’adresse en premier :

V 14 et 15 : la première sanction touche au serpent en tant qu’animal et instrument du diable. Alors que le serpent se déplaçait jusque là sur des pattes, il se déplacera désormais, dit la sentence de Dieu, sur le ventre, afin qu’il morde la poussière tous les jours de sa vie. Comment comprendre un tel jugement sur un animal qui ne fut que le jouet de Satan ? Puisque Satan a voulu utiliser le serpent, le plus rusé de tous les animaux des champs, comme outil de séduction, c’est par le sort réservé au serpent que Dieu va lui faire connaître le jugement qui l’attend. Satan, l’ange de lumière, ne va plus être l’être glorieux qu’il a été jusque-là. Dieu va le dégrader. Il va connaître un état d’abaissement et d’abjection tel qu’il va être mis au rang des plus viles créatures : Michée 7,17 ; Psaume 72,9. Une telle humiliation n’est pas unique dans l’Ecriture. Elle est un principe qui s’applique à tous ceux qui s’élèvent contre Dieu au-delà de ce qui est acceptable au vu de Sa gloire : ex : Nabuchodonosor : Daniel 4,30 ; le roi de Babylone : Esaïe 14,16 à 19.

La sanction émise contre le serpent suit dans son second article la même logique que pour le premier. Les outils que Satan a utilisé pour séduire et corrompre seront ceux que Dieu va employer pour lui signifier le jugement qui l’attend. Puisque c’est par la femme que Satan a fait chuter l’humanité, c’est par sa descendance qu’il sera vaincu et écrasé. Nous avons ici en germe la première prophétie sur Jésus, né uniquement d’une femme : Esaïe 7,14 ; Galates 4,14. Ce n’est pas seulement Christ, mais toute l’Eglise issue de Lui, qui participera à Sa victoire qui consiste ultimement à l’écrasement de la tête du serpent ancien : Romains 16,20.

V 16 : le jugement qui atteint la femme la touche dans ce qui est sa double vocation de mère et d’épouse. En tant que mère, ce sera avec une douleur plus grande qu’elle enfantera. Cette augmentation de douleur ne sera pas de la part de Dieu le fait d’une volonté de la faire souffrir pour la punir, mais la conséquence de la corruption que va entraîner le péché dans le corps. Sans le péché, le corps de la femme aurait connu une certaine souffrance pour l’accouchement, mais le péché aura pour effet inévitable de l’amplifier. Le péché n’a pas atteint que l’être intérieur d’Adam et Eve. Il a aussi touché les capacités, la santé de l’être extérieur. Le fait d’avoir été l’outil par lequel le diable a fait chuter son mari va aussi entraîner chez Eve des répercussions sur la façon avec laquelle elle va vivre son statut d’épouse. Les désirs de la femme la porteront toujours vers son mari. Elle souhaitera toujours trouver en lui sa sécurité, une affection. Mais le péché va changer le rapport du mari avec elle. Parce qu’il aura vécu le piège que la femme a été pour lui, le mari va établir avec elle un rapport marqué davantage par la domination que la confiance et la réciprocité. Le désir de l’homme de garder la main haute sur la femme peut être perçu, dans l’humanité, comme un écho, une réminiscence de la chute dont Eve a été l’outil pour lui.

V 17 à 19 : c’est à l’homme, à qui Dieu avait spécifiquement donné l’ordre explicite de ne pas manger du fruit de l’arbre interdit, que l’Eternel réserve la liste la plus longue des malédictions conséquentes à sa désobéissance. La flèche de la malédiction qui va affecter l’homme a pour objet une cible unique : son environnement. Alors que, jusque-là, le travail de l’homme dans le jardin était une source de joie, c’est avec peine qu’il sera fait désormais. La nature qui lui était propice va se retourner contre lui en faisant pousser au milieu des bonnes plantes, des chardons, des ronces et des épines. Bien que la terre continue à produire de quoi pourvoir aux besoins de l’homme, son travail dans ce monde ne sera jamais aisé et totalement satisfaisant. Il aura toujours à se battre contre des éléments nuisibles et invasifs qui rendront son travail pénible. A la fin se produira pour l’homme ce que Dieu voulait lui éviter et ce contre quoi Il voulait le prévenir : la mort. Sorti de la poussière, Adam y retournera. Au lieu de passer de la terre à la gloire, tous les humains devront faire un crochet par la tombe et le séjour des morts.

V 20 : Eve, le nom qu’Adam donna à sa femme, est le témoignage que, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire aujourd’hui, l’humanité entière est issue d’un seul couple : cf Romains 5,12. Affirmer cette vérité n’est pas sans importance théologique. Toute la doctrine de la rédemption repose sur l’idée que la race humaine entière, parce qu’elle provient d’Adam, est solidaire avec lui dans la rupture qui s’est créée entre lui et Dieu dès l’origine. Le récit de la genèse ne peut être lu comme une fable. Il est le récit fondamental de l’explication de l’état actuel de l’humanité et celui à partir duquel se révèle la nécessité de la venue de Christ, second Adam. Oui, Eve est bien la mère de tous les vivants, notre mère à tous. Nous sommes les héritiers de la faute qu’elle a commise, mais nous avons aussi part à la promesse du rachat que Dieu a formulé à son sujet. Ne pas reconnaître en Eve la mère de la race humaine, c’est rendre impossible le fait de se revendiquer, en tant que fils d’Eve, de la promesse que Dieu lui a faite d’une descendance qui écraserait la tête du serpent : v 15. La cohésion du message du salut de l’humanité en Christ repose sur le présupposé selon lequel nous sommes tous issus d’un seul et que nous devons notre état spirituel et moral à l’histoire qui s’est produite avec ce seul. C’est parce que l’origine du mal qui affecte l’humanité est unique et provient d’une source unique que son salut est aussi unique pour tous.

V 21 : Le premier acte salvateur de Dieu pour Adam et Eve se trouve ici. Il est si significatif qu’il est le prototype illustratif parfait du salut à venir en Christ. Alors qu’Adam et Eve avaient essayé de couvrir leur nudité en cousant des feuilles de figuier pour s’en faire des pagnes, Dieu les dévêt de leur bricolage pour les revêtir d’habits de peau d’un animal qu’Il dut sacrifier dans ce but. C’est toujours de la même façon que Dieu opère. Naturellement, l’homme ne supporte pas la vue de son péché qui provoque toujours les mêmes réactions en lui : honte, peur de Dieu… Aussi fait-il ce qu’il peut avec ce qu’il a pour tenter de cacher ce qu’il est ou de couvrir son péché. Pour certains, il s’agit de tenter de montrer belle figure après s’être révélé exécrable aux yeux de son prochain. Pour d’autres, il s’agit de se racheter en essayant de faire le bien pour couvrir le mal qui leur colle à la peau. Dieu n’a que faire de ses tentatives qui, toutes, ont leur racine dans l’orgueil. Le salut de Dieu pour l’homme ne peut venir de lui. Il ne peut être que le fruit de l’initiative de Dieu. Le péché de l’homme est si grave qu’il ne peut être couvert sans être expié. Or, le salaire du péché n’est pas moins que la mort : Genèse 2,17 ; Romains 6,23. Il faut donc, pour que l’homme vive et soit présentable à Dieu, mais aussi face aux autres, qu’une victime innocente endosse la sanction du péché et que, par elle, la faute de l’homme soit couverte et celui-ci justifié. C’est ce qui s’est produit ici avec cette peau de bête que Dieu donne à Adam et Eve pour habits. Pour la recevoir, ceux-ci ne purent faire autrement que de renoncer à leurs feuilles de figuier qui ne pouvaient répondre au sens de la justice divine. L’animal qui a laissé sa peau pour couvrir nos premiers parents nous parle de Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde : Jean 1,29. C’est par lui que nous sommes justifiés de ce dont nous ne le pouvions par nos propres efforts, fussent-ils ceux de plaire à Dieu en obéissant à Sa loi : Romains 3,28. Le salut ne se gagne pas. Il ne s’obtient pas par le concours de l’homme. Il ne peut que se recevoir. Il est tout entier le fruit de la grâce de Dieu. Toute autre conception du salut de l’humanité n’est que le fruit de l’orgueil et du relativisme humain face à la gravité de ses actes au regard de la justice divine.

V 22 à 24 : bien que les mesures prises par Dieu envers Adam et Eve revêtent la forme d’un châtiment, elles ne sont pas que punitives. Toutes comportent un aspect salvateur pour eux. La souffrance, le travail difficile ont pour objet d’éveiller dans l’humanité la nostalgie du monde parfait qu’elle a connu à son début. L’impuissance dans laquelle l’homme se trouve face au mal, la culpabilité et la honte qu’il ressent lorsqu’il le commet, le préparent à recevoir le salut gratuit de Dieu par la foi. Ainsi, dans ce que Dieu fait, même quand il punit, il y a toujours chez lui une volonté de salut plus forte que la réprobation.

C’est aussi le cas avec la dernière mesure que Dieu prend ici. Le constat de Dieu sur l’humanité dans son nouvel s’impose. L’homme n’est plus, comme il l’était auparavant, dans l’état d’innocence et de dépendance totale de Dieu pour ce qui concerne le bien et le mal. Il est devenu, selon la promesse même du serpent à Eve : 3,5, semblable à Dieu, un être autonome. Le pire pour l’humanité n’est pas cet état dans lequel elle se trouve dans le présent. Il serait que, goûtant à l’arbre de vie qui se situe lui aussi au milieu du jardin : 2,9, Adam et Eve bénéficient de la capacité de vivre éternellement dans cet état. Il n’y aurait plus alors d’autre possibilité pour la race humaine que l’état de pécheur pour toujours. La décision de Dieu est prise. Pour sauver l’homme, il n’y a d’autre solution que de l’exclure, l’expulser hors du jardin d’Eden. Sur le plan immédiat, Adam et Eve vont vivre de manière pratique la tragédie à laquelle les a conduits leur désobéissance à Dieu. Mais à plus long terme, cette mesure était nécessaire à leur salut. Dans cette attente, c’est l’épée du jugement qui se tient entre l’humanité et l’accès à l’arbre de vie. C’est cette épée qui frappera le Fils de Dieu pour qu’elle n’aie jamais à nous frapper !

Nota : lorsqu’Il se parle à Lui-même, Dieu utilise, dès le début de la genèse le pronom « nous » : Genèse 1,26 ; 3,22. Il y a ici un témoignage simple, mais suffisamment clair, du fait que Dieu n’est pas un Dieu singulier, mais pluriel. Cette révélation embryonnaire de l’identité de Dieu connaîtra son plein développement pour aboutir à la révélation du Dieu Trine : Père, Fils et Saint-Esprit : Matthieu 28,19.


GENESE 33

V 1 à 16  : rencontre avec Esaü Après son combat décisif contre l’Eternel d’où il sortit blessé, Jacob vit arriver face à lui Esaü acc...