samedi 12 mai 2018

CHAPITRE 25


V 1 à 5 : les descendants d’Abraham

Outre Sara et Agar, Abraham eut une autre concubine de qui il lui naquit 6 fils qui furent les pères de plusieurs peuplades dispersées en Orient. Le véritable héritier d’Abraham fut cependant Isaac à qui il légua tout ce qui lui appartenait. Les fils de Qetoura, sa concubine, ne furent cependant pas méprisés. De son vivant, Abraham leur fit des dons et les envoya lui-même loin d’Isaac, afin qu’ils se construisent eux-mêmes des clans et des familles. Plusieurs de ces clans, tels Saba, Dedan ou Madian, sont mentionnés à plusieurs reprises dans le reste de l’Ecriture, comme jouant un rôle dans l’histoire du peuple de Dieu. Ils sont aussi d’une certaine façon la réalisation de la promesse faite par Dieu à Abraham, promesse qui spécifiait que, de ses reins, sortiraient de nombreux peuples et plusieurs rois : Genèse 17,5-6.

V 7 à 11 : mort d’Abraham

L’éducation d’Abraham dans la foi parvenue à son terme et les limites de sa mission atteintes, le Seigneur reprit son serviteur âgé et rassasié de jours. Si la vie d’Abraham ne fut pas de tout repos, si elle connut de nombreux hauts et bas, le patriarche, selon le témoignage de l’Ecriture, connut une vieillesse heureuse. Tous les conflits, toutes les animosités qui auraient pu déchirer sa famille s’étaient résolus. Chacun, qui était né de lui, avait reçu une part des bénédictions de Dieu pour lui. Par la venue de Rébecca, femme d’Isaac, le fils héritier, les conditions étaient réunies pour que les promesses liées au dessein de Dieu à travers lui se réalisent. L’heure était venue au patriarche de s’éclipser, de quitter la terre pour rejoindre dans l’éternité ceux qui l’avaient précédé.

La nouvelle de la mort d’Abraham ne fut pas gardée secrète par Isaac. Il en informa Ismaël, le premier fils d’Abraham par Agar. C’est ensemble que les deux fils ensevelirent leur père, beau témoignage de la concorde à laquelle ils étaient arrivés à l’âge adulte. Oui, il se peut que pour un temps des frères se déchirent et s’éloignent les uns des autres. Mais, il ne faut pas que ce soit là la fin de l’histoire. Avec le temps et la maturité, la grâce de Dieu peut changer les dispositions des cœurs et, par cela, le regard que chacun porte sur ce qui s’est passé. La repentance et le pardon peuvent rapprocher et réaccorder ce qui était grinçant.

Abraham fut enseveli dans la grotte de Macpéla, sépulture qu’il avait acheté dans le pays à la mort de Sara. Unis dans la vie, ils furent réunis dans la mort, ce que souhaite tout couple qui s’est aimé et a combattu ensemble pour la même foi. A la mort d’Abraham, la bénédiction qui reposait sur lui ne disparut pas. Elle reposa désormais sur Isaac son fils qui habitait près du puits du Dieu Vivant. N’est-ce pas là, à la source d’eau vive, que se trouve aussi pour nous la bénédiction en abondance ?

V 12 à 18 : généalogie d’Ismaël

Ismaël ne jouant aucun rôle déterminant dans le dessein rédempteur de Dieu pour l’humanité, l’Ecriture ne s’attarde ni sur sa vie, ni sur sa descendance. Elle se contente juste ici de désigner par leurs noms ses douze fils et d’identifier les lieux où les peuplades qui leur sont issues se sont installées. La vie d’Ismaël se clôt dans l’Ecriture immédiatement après celle d’Abraham, car c’est d’Isaac que vient la postérité au travers de laquelle la bénédiction d’Abraham se perpétue. Les Ismaélites, cependant, ne seront jamais très loin de leurs demi-frères, les Israélites. Ils s’établiront face à eux, comme une sorte de défi et d’épine pour eux : Assyrie, Egypte… Cet antagonisme irréconciliable entre les deux fils d’Abraham, lié à leur origine, se perpétuera tout au long de l’histoire jusqu’à ce jour. Chacun d’eux, en effet, est d’une certaine façon, l’incarnation, la matérialisation de la promesse de Dieu faite à Abraham, l’un par la voie de la chair, l’autre par la voie de l’Esprit. Or, il n’y a entre les deux aucun accord, aucune réconciliation possible. L’un ne peut prétendre à son rôle qu’en écartant l’autre. C’est pourquoi ici Ismaël est écarté définitivement pour faire place une fois pour toutes à Isaac et sa descendance de qui sortiront les prophètes, le Messie et l’Eglise. Le seul espoir d’Ismaël, comme celui des autres peuples, est d’être au bénéfice de l’alliance que Dieu a conclue avec Abraham et Isaac en vue de la rédemption de l’humanité. Qu’avec Abraham, nous puissions prier : O Dieu ! Que dans Ta grâce Ismaël vive devant toi ! : Genèse 17,18.

V 19 à 21 : Rébecca enceinte par la grâce de Dieu

Isaac ayant épousé Rébecca, on aurait pu croire que toutes les conditions étaient réunies pour que la promesse de Dieu faite à Abraham se réalise. Il n’en est rien. De la même manière qu’il en fut pour Abraham au sujet d’Isaac, il en sera pour lui à propos de sa descendance. C’est du miracle de Dieu qu’il sera donné à Isaac deux fils d’un coup, après que celui-ci ait prié pendant 20 ans l’Eternel pour sa femme stérile. Certes, l’attente est ici moins longue et le fruit de la réponse de Dieu est double. Mais il n’en est pas moins l’œuvre unique de Dieu, et non le résultat de forces naturelles inhérentes au couple.

Nous pensons parfois que, puisque nous sommes choisis de Dieu, tout va bien aller pour nous. Puisque Dieu nous a choisis, Il va bénir ce que nous sommes et nos efforts pour réaliser et accomplir Sa volonté. Il nous faut nous détromper. Choisis par Dieu par grâce, c’st aussi de Sa grâce que nous devons vivre et recevoir tout ce dont nous avons besoin pour la réalisation de Son projet à travers nous. Ce n’est pas seulement de Lui, mais encore par Lui et pour Lui que tout doit être, et non de Lui, par nous et pour nous. Isaac est le fils béni d’Abraham, le cadeau que Dieu lui a fait dans Sa grâce et Son amour. Mais Isaac, en tant que fils, ne vit pas sa relation avec Dieu sur un autre principe que celui sur lequel la bénédiction de Dieu a été accordée à Abraham. Lui aussi devra apprendre à tout recevoir de Lui pour être l’outil que Dieu voudra qu’il soit dans Son projet.

Pourquoi les choses nous paraissent-ils toujours si difficile, si impossible même avec Dieu ? Parce que Dieu veut que ce soit à Lui que soit rendue la gloire de ce qu’Il fait à travers nous ! Et pour que ceci soit rendu évident, il faut que soit mis en lumière l’échec, l’impuissance de toutes nos œuvres et de tous nos efforts naturels pour y arriver. C’est toujours à partir de la croix, symbole extrême de l’impuissance et de la mise à mort de l’homme naturel que la puissance de vie et de résurrection du Seigneur se manifeste dans toute Sa plénitude !

V 22 à 26 : naissances d’Esaü et Jacob

Alors qu’ils étaient encore dans le sein de Rébecca, leur mère, les deux fils qu’elle portait lui firent ressentir de vives douleurs. Clairement, les deux enfants ne s’accordaient pas. Il y avait entre eux une hostilité telle qu’elle dégénérait presque en bagarre. Cette situation ne manqua pas de poser question à Rébecca qui consulta Dieu à ce sujet. Le Seigneur lui révéla alors que ce qu’elle vivait en son sein était les prémices du devenir des nations que chacun d’eux représentait. Au lieu d’amitié, ce serait un rapport d’inimitié qui caractériserait les peuples issus d’Esaü et de Jacob. L’histoire en donnera jusqu’à aujourd’hui les preuves multiples.

Alors qu’au temps d’Abraham, l’antagonisme entre la lignée sainte et la lignée charnelle se manifestait entre ses deux fils, ici, c’est à l’intérieur même de Rébecca qu’elle se révèle. Le monde n’est pas seulement séparé entre les fils de la lumière et les fils des ténèbres. Mais c’est à l’intérieur de nous-mêmes que nous rencontrons aussi cette guerre et cette animosité. Ce qui procède de l’Esprit ne peu s’accorder avec ce qui procède de la chair. C’est une lutte incessante entre les deux forces pour savoir qui, des deux, va dominer.

La lutte in-utéro qui se passe entre Esaü et Jacob, alors qu’aucun d’eux n’a, semble-t-il conscience de quoi que ce soit, est aussi la preuve de la réalité de l’élection divine. Déjà, dans le sein de notre mère, s’opère cette division, cette séparation entre les choisis de Dieu et les autres. Esaü et Jacob en sont l’exemple flagrant, celui sur lequel l’apôtre Paul s’appuiera pour valider la réalité de la souveraineté totale de Dieu dans l’élection : Romains 9,10 à 13. L’élection est là pour nous dire que ce n’est pas l’homme qui écrit sa propre histoire, mais Dieu. C’est à Sa grâce seule que les élus doivent d’être ce qu’ils sont, et à rien d’autre. Cette grâce, nous le verrons dans l’histoire de Jacob, est, certes, un cadeau immense. Mais elle nous oblige envers Celui qui nous l’a faite et qui, désormais, se charge de notre éducation d’élu. Les autres ne sont pas autant qu’eux l’objet de Son attention et de Son châtiment paternel. Que Dieu nous donne de nous laisser façonner par Sa main !

V 27 et 28 : caractéristiques des deux frères

Nés jumeaux, Esaü et Jacob démontrèrent durant leur croissance qu’ils n’avaient rien en commun, si ce n’est cette particularité. Contrairement à Jacob qui était plutôt casanier, ce qui plaisait à Esaü était les grands espaces, le grand air et la chasse. Esaü portait ainsi toutes les caractéristiques de l’homme viril, à l’opposé de Jacob qui aimait plutôt ce qu’aiment habituellement les femmes et les servantes, la vie sous la tente. Cette différence de tempérament ne porte en elle rien qui fasse que, du point de vue divin, l’un soit préférable à l’autre. Elle influença cependant fortement la préférence d’affection de leurs parents pour l’un ou pour l’autre. Isaac, qui aimait le gibier, affectionna ainsi particulièrement Esaü qui, par ce qu’il rapportait de ses chasses, satisfaisait ses penchants. Rébecca, quant à elle, aimait Jacob qui se plaisait à rester avec elle. Non combattues, ces préférences, qui étaient toutes charnelles, finiront par faire le malheur du foyer et la source de ses divisions futures. Que ce soit à cause de Toi, et non de nous-mêmes, que nous aimions nos enfants !

V 29 à 34 : Esaü vend son droit d’aînesse à Jacob

Nous ne savons pas grand-chose, si ce n’est rien, sur la vie quotidienne des deux frères et leur rapport au temps où ils vivaient ensemble avec leurs parents. L’événement que nous rapporte ici l’Ecriture est cependant suffisant pour révéler quelles dispositions profondes les animent. Que nous dit-il sur Esaü et Jacob ?

Sur Esaü, il révèle le peu de cas que celui-ci fait des privilèges liés à la bénédiction de Dieu. Par une disposition divine, Esaü, en tant qu’aîné bénéficiait de droits spéciaux liés à l’héritage. Il était par ordre naturel celui qui était l’héritier légitime de la bénédiction familiale. Pour l’heure, cette bénédiction n’apportait rien à Esaü. Aussi n’hésita-t-il pas, sur la proposition de son frère, à la brader pour une satisfaction charnelle vulgaire et immédiate. Esaü est le type même de ceux que la Bible qualifie comme des sacrilèges et des profanateurs :  Hébreux 12,16, le genre de personnes qui ne voient que dans l’ici et le maintenant ce qui a de la valeur et qui compte.

Sur Jacob, cet épisode révèle le trait saillant du caractère qui marquera sa vie. Quoi que préoccupé par la bénédiction divine, Jacob ne s’appuie pas sur Dieu, mais use de ruse pour se l’approprier. Il saisit ainsi, tel le diable, l’occasion favorable pour spolier son frère qu’il a appris à connaître en le côtoyant. Il se montre prêt à servir son frère, mais uniquement s’il peut en tirer un intérêt pour lui. Tel se montre Jacob ici et tel sera le point de sa nature sur lequel devra se porter toute sa vie le travail de Dieu pour le vaincre.

Que les élus le sachent : ils ne sont par nature pas meilleurs que les autres. S’ils sont choisis par Dieu en vue de la réalisation de Son dessein rédempteur, ce n’est que par pure grâce. La lutte quotidienne que l’Esprit de Dieu doit mener contre eux et leurs travers en témoigne largement.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

GENESE 33

V 1 à 16  : rencontre avec Esaü Après son combat décisif contre l’Eternel d’où il sortit blessé, Jacob vit arriver face à lui Esaü acc...