V 1 : nous avons ici la première mention de
relations sexuelles entre Adam et Eve. Cela pose question. Est-ce à dire que,
avant que le péché n’entre dans leurs vies, ils ne se connurent pas sur ce
plan-là ? Si c’est le cas, cela est-il dû à la volonté de Dieu ou au fait
qu’il n’y avait pas de désir de cet ordre en eux au temps de leur
innocence ? Ou cela vient-il du fait que le laps de temps entre leur
création et leur chute fut si court qu’ils n’eurent pas le temps de s’unir sur
le plan physique ? Nous n’avons pas de réponse à ces questions. Ce que
l’on peut déduire de certain est que, contrairement à une idée populaire, la
relation sexuelle ne constitue pas la source du péché. L’ordre donné par Dieu à
Adam et Eve d’être fécond et de multiplier leur est donné avant qu’ils ne
pèchent : Genèse 1,28. Ce qui signifie que
la relation sexuelle fait partie intégrante du dessein créationnel de Dieu pour
l’humanité. Il n’y a de plus aucune connotation négative dans ce verset à
l’idée qu’Adam connut Eve. La naissance de Caïn est pour eux quelque chose de
si merveilleux qu’ils glorifient Dieu pour celle-ci. Ils y reconnaissent la
main de Dieu.
Les vérités énoncées dans ce verset peuvent nous être utiles
dans la défense de l’Evangile sur deux plans. Le premier touche à la nature et
à la définition du péché. Il faut le dire et le redire. Le péché, dans son
essence, n’a rien à voir avec l’acte sexuel. La relation sexuelle fait partie
des cadeaux que Dieu a donné à l’humanité, en vue premièrement de sa
reproduction. La relation sexuelle peut être affectée par le péché, et elle
l’est souvent. Le détail de toutes les pratiques immorales et abominables qui
se trouvent dans l’Ecriture l’atteste suffisamment : Lévitique 18. Mais, vécue dans le cadre défini par
Dieu à l’origine, la relation sexuelle entre la femme et son mari n’a rien de
mauvais. Le second plan touche au miracle de la conception. Il est et reste le
premier témoignage de la grandeur de Dieu. Il nous faut donc, avec Eve, nous
émerveiller du miracle de la naissance et ne pas le banaliser. Détruire une vie
en gestation, c’est détruire un chef d’œuvre que Dieu est en train de façonner.
Oui ! Ce n’est pas pour rien que la première louange à Dieu que l’on
trouve dans l’Ecriture a pour objet la naissance d’un enfant. C’est ici le
point de départ qu’utilise Paul lorsqu’il veut conduire des païens à connaître
Dieu. « En Lui, leur dit-il, nous avons la vie, le mouvement et
l’être : Actes 17,28 ». Le don de la
vie est la première chose pour laquelle les êtres humains devraient glorifier
Dieu ! Puisque tel est le cas, c’est par là que nous devons aussi
commencer pour témoigner de Lui !
V 2 : il n’y a rien dans la profession
qu’exerce Caïn par rapport à Abel qui porte une connotation négative en
elle-même. L’auteur biblique ne rapporte ici que des faits.
V 3 à 5a : Caïn et Abel ont été
éduqués dans la crainte de Dieu par Adam et Eve. Ils savaient que tout ce
qu’ils avaient leur venait de Lui. Aussi chacun, à sa manière, entreprit
d’offrir quelque chose à Dieu en guise de reconnaissance pour Ses dons. Dans
cette entreprise, il y a ce qui est formel et ce qui touche à l’intention, la
motivation du cœur. Ce qui est formel est ce qui est visible aux yeux des
hommes. Ce qui est visible peut sembler convenable, voire impressionner. Mais
seul ce qui est à la source de ce que nous faisons, nos intentions intéressent
le Seigneur. Le jugement du Seigneur sur Caïn et Abel et leurs offrandes
témoigne du fait que l’on ne peut tromper Dieu. Chez Caïn, le cœur n’y est pas.
C’est uniquement par formalisme qu’il a apporté son offrande à Dieu. La nature
de celle-ci témoigne à elle seule de ce fait. Caïn n’apporte-t-il pas à Dieu
une offrande faite des fruits de la terre que Dieu a maudite : Genèse 3,17 ? Comment une telle offrande
pourrait-elle réjouir le cœur de Dieu ? L’offrande d’Abel témoigne quant à
elle de la reconnaissance de son cœur envers Dieu pour ses dons. Il sacrifie
plusieurs premiers-nés de son troupeau (les prémices) avec leur graisse. Abel
ne connaît pas encore la loi, mais il en pratique l’esprit : Lévitique 3,16. Toute offrande qui n’est pas
l’expression d’une action de grâces envers Dieu n’a aucune valeur à Ses yeux.
Pire ! Elle est reçue par Lui comme une injure, une abomination. Dieu le
fait savoir à Caïn, non pour le condamner, mais qu’il revoie son attitude.
V 5b à 7 : De manière évidente, Caïn
ne réagit pas comme il le faudrait à la désapprobation de Dieu sur lui et son
offrande. Sa réaction relève de son amour propre froissé. Chaque fois que nous
nous vexons lorsque quelqu’un nous reprend à propos de quelque chose qui est
juste, nous sommes comme Caïn, pas loin de la haine et du meurtre. Le Seigneur
ne laisse pas Caïn dans son état, seul avec lui-même. Il sait qu’il n’y a rien
de pire et de plus destructeur qu’un homme blessé dans son égo qui ne se repent
pas. Le Seigneur ne l’accuse pas, mais l’interroge. La réaction de Caïn
est-elle juste, fondée ? Quoique Dieu l’ait désapprouvé, ce n’est pas la
fin du monde pour lui. Caïn peut encore changer, revenir, examiner son cœur, se
repentir. Il peut décider que maintenant s’arrête pour lui la descente aux
enfers. S’il ne met pas un terme immédiat à sa colère, Caïn doit savoir que
viendra le moment où le péché qui l’agite, telle une bête fauve, se jettera sur
lui et le dominera complètement. Rien, en effet, ne donne plus facilement et
rapidement en nous l’accès au diable que la colère et la frustration : Ephésiens 4,26-27.
L’emprise qu’exerce le péché sur une personne est toujours
graduelle. Nous pouvons face à une situation mal réagir, puis revenir à Dieu et
nous repentir. Le mal qu’aura occasionné le péché s’arrête aussitôt. Au lieu de
poursuivre dans la voie du mal, nous nous sommes arrêtés pour reprendre celle
du bien. Si nous ne tenons pas compte de l’avertissement de Dieu dans notre
conscience et par le Saint-Esprit, alors inévitablement les choses ne pourront
que s’aggraver. La porte qui était juste entrouverte pour le mal va s’ouvrir
totalement laissant le passage à une bête fauve qui finira par nous
dévorer : 1 Pierre 5,8. Le Seigneur le dit
nettement à Caïn : la clé de la solution à son problème n’est pas chez les
autres. Elle est en lui. C’est à lui de décider, à partir de la mauvaise
réaction qu’il a eue, quelle sera la suite de sa vie et de son chemin.
V 8 : Malgré la mise en garde précise que
Dieu lui fit au sujet du danger que représentait pour lui sa colère, Caïn ne
rentra pas en lui-même pour se repentir. Il ne chercha pas à peser, à la
lumière de la vérité de la Parole de Dieu, la valeur de son attitude. Mais,
cultivant sa haine et sa rancœur contre Dieu, il saisit l’occasion qui se
présenta à lui d’être seul avec son frère Abel pour l’invectiver, puis se jeter
sur lui pour le tuer. Innocent dans cette affaire, Abel fut la double victime
de Caïn. Il fut d’abord la victime de la frustration de son frère à l’égard de
Dieu, mais aussi celle de sa jalousie à son égard. La différence de traitement
que reçut l’offrande de Caïn à côté de celle d’Abel n’eut pas comme seul effet
de provoquer son mécontentement à l’égard de Dieu. Elle suscita en parallèle
dans son cœur une animosité à l’égard de son frère, vu comme le bien-aimé de
Dieu, animosité du même ordre que celle du fils aîné à l’égard du fils prodigue
de la parabole de Jésus : Luc 15,28 à 30.
Abel, bien qu’innocent dans cette affaire, devint le bouc émissaire de la
frustration de Caïn à l’égard de Dieu.
Nous pouvons retenir du meurtre d’Abel par son frère Caïn
plusieurs leçons. La première est que, dans la vie des hommes, les choses ne
dégénèrent pas sans que ceux-ci dans leur conscience ne soient avertis de ce
qui les attend s’ils en viennent au pire. Ce n’est que parce que, bien
qu’averti, on refuse de se repentir que l’on en vient à des comportements
extrêmes et destructeurs. La seconde est, qu’inévitablement, les griefs que
l’on a contre Dieu finissent par se retourner contre nos frères. Puisque Dieu
n’est pas atteignable par Caïn, ce sera Abel qui prendra. La troisième leçon
est que, lorsqu’on ne veut pas se repentir, il nous faut toujours un bouc
émissaire qui paye pour ce qui ne va pas dans nos vies. Puisque Dieu est
favorable à Abel et son offrande et qu’il ne l’est pas envers Caïn et son
offrande, Abel devient le fautif tout désigné pour la situation. Il nous est
impossible d’aimer ceux que Dieu aime et approuve quand nous sommes en froid et
en révolte contre Lui. Caïn ne tue pas seulement Abel par colère, mais aussi
parce qu’il est le miroir permanent de son problème. Si nous marchons avec Dieu
dans la lumière et la vérité, il nous faut le savoir : nous ne serons pas
aimés et appréciés de ceux qui, dans le monde ou dans l’Eglise ne veulent pas y
marcher. Nous ne voulons pas être leurs accusateurs, mais, contre notre
volonté, nous le serons. Il est inévitable que nous soyons mal vus de la part
de ceux pour qui nous sommes un rappel constant de leur mauvaise attitude. Ne
nous étonnons donc ni de leur jalousie stupide et inconsidérée, ni de leur
froideur ou de leur colère envers nous. Elles ne sont que la preuve de leur
révolte contre Dieu !
V 9 et 10 : A quoi donc a pensé Caïn
en tuant Abel ? S’imaginait-il que son crime allait passer inaperçu, que
Dieu ne le verrait pas ? Nous ne sommes jamais si stupides, si aveugles,
si déconnecté de la réalité que dans les moments où nous péchons !
Emprisonnés dans l’univers étroit de notre égo, nous vivons dans le déni
complet de la réalité. Mais le retour à celle-ci est inévitable ! Comme il
nous est impossible d’échapper à Dieu, le retour à la réalité nous est aussi
inévitable. Que nous le voulions ou non, nous devrons regarder notre péché en
face, dans toute la crudité de sa laideur.
Comme Il le fait depuis le début, Dieu s’approche de Caïn avec
des questions. Ce qu’Il cherche par ce moyen, c’est que la vérité de ce qui a
été commis sorte de la bouche même du coupable. C’est ici, comme le montre la
confession du fils prodigue, le seul chemin qui mène à la repentance : Luc 15,18. Caïn, cependant, n’est pas prêt à cet aveu.
Non seulement il ment, mais il ose reprendre Dieu au sujet du bien-fondé de la
question qu’Il lui pose. Rien autant que le péché ne nous rend arrogant et
méprisant à l’égard des gloires qui nous dépassent : cf Jude 1,8-10. Alors que Caïn pourrait être détruit sur
le champ, son péché l’a privé de la vue. Il ne mesure plus la disproportion
gigantesque qui existe entre lui et Dieu. Dieu ne va pas s’arrêter à la réponse
de Caïn. Il ne veut pas témoigner, mais quelque chose sortant de la terre crie
contre lui. C’est le sang de son frère qu’il a assassiné. Il est rare que les
criminels avouent spontanément leurs crimes. Mais ils ne sauraient échapper aux
preuves matérielles de ceux-ci qui, aujourd’hui, témoignent contre eux parfois
des décennies après les faits. Et quand bien même les traces des crimes commis
par les hommes sont effacées et ne peuvent donner lieu à des poursuites, elles
restent présentes à la mémoire de Dieu, devant qui tout être doit comparaître
pour rendre compte de ses actes : 2 Corinthiens
5,10.
V 11 et 12 : Après son péché, l’heure est
venue pour Caïn de subir les conséquences de ses actes. Quand bien même le
pardon se trouve en abondance auprès de Dieu, il y a toujours des suites à nos
actes. S’il en est ainsi dans la vie des élus, combien davantage cela
s’applique-t-il dans celles de ceux qui ne se repentent pas ! Comme il en
fut pour Adam et Eve, le châtiment que Dieu prononce sur Caïn est en lien
direct avec son péché. Puisque le sang d’Abel répandu par Caïn a souillé la
terre qu’il cultivait (Caïn, rappelons-le, était laboureur), Caïn sera maudit,
chassé de la terre qu’il travaillait. De plus, au lieu de lui donner son fruit,
cette terre le lui refusera. Parce que Caïn a encore amplifié le mal commis par
Adam, les effets néfastes de ce mal seront aux aussi amplifiés. La punition
d’Adam aura été de travailler à la sueur de son front et de devoir combattre
ronces et épines pour cultiver la terre. Mais Adam pourra encore vivre de son
travail agricole. Ce n’est plus le cas pour Caïn. La malédiction prononcée par
Dieu sur Caïn le fera passer d’une vie sédentaire à une vie nomade. Puisque
Caïn ne peut plus espérer tirer profit de la terre où il était, il sera
désormais errant et vagabond, livré à la condition d’un animal obligé d’errer
de lieu en lieu pour trouver sa subsistance.
La terre sur laquelle nous sommes ne nous appartient pas. Elle
nous a été donnée en cadeau de la part de l’Eternel : Psaume 24,1. Dieu nous l’a donnée comme ressource pour
notre vie. L’idéal de Dieu est que chacun ici-bas puisse habiter sous sa vigne
et son figuier en sécurité : Michée 4,4.
Malheur à nous si, cependant, la terre, le lieu où nous sommes nous voit
commettre les pires infamies. Aussi grande ait été notre prospérité et notre
sécurité dans ce lieu, Dieu nous en déracinera. Sous des formes multiples, la
malédiction qui frappe Caïn touche aujourd’hui encore nombre de nos
contemporains qui se conduisent comme lui. Tel homme, qui avait le confort d’un
bon foyer, se voit basculer dans une situation précaire pour son infidélité.
Tel ouvrier, qui avait un contrat de travail sûr, se voit licencier pour avoir
fraudé, volé ou s’être corrompu. Le peuple d’Israël même, qui avait reçu
Canaan, un pays où coulent le lait et le miel, s’est vu dépossédé de sa terre à
cause des multiples abominations commises au cours des siècles sur son sol.
Apprenons de Caïn et de ses successeurs et gardons-nous de prendre comme un dû
ou une évidence les bontés dont nous sommes l’objet de la part de Dieu. Elles
nous ont été données en vertu de Sa bonté, mais elles peuvent nous être
retirées en vertu de sa réprobation !
V 13 et 14 : suite à la malédiction
prononcée par Dieu sur lui à cause de son crime, Caïn ne fait preuve d’aucun
remords. Ce qui le rend malheureux n’est pas ce qui devrait. Caïn n’est
aucunement désolé de ce qu’il a fait. Ce qui le charge, c’est ce qu’il devra
endurer, les conditions dans lesquelles il devra vivre désormais sur la terre.
Caïn trouve que la sanction de Dieu est trop dure à son égard, qu’elle manque
quelque part de compassion. Caïn ne voit ni le mal qu’il a fait à son frère, à
ses parents, ni la gravité du péché dont il s’est rendu coupable devant Dieu.
Il s’apitoie sur lui-même et se plaint comme s’il était une victime.
Tant que des préoccupations égoïstes sont au centre de la
pensée d’une personne suite à un mal commis, on peut être sûr qu’il n’y a pas
chez elle de véritable repentance. Qui se repent suite à une faute commise ne
revendique aucun traitement de faveur et ne conteste pas la justesse de la
sanction prise à son encontre. Il sait que son péché mérite la mort. S’il vit,
même s’il y a des conséquences pénibles à subir, il se trouvera privilégié
plutôt que maltraité.
Dans Sa miséricorde, Dieu entend la plainte de Caïn. Il lui
concède une faveur, celle de protéger sa vie de la vengeance d’autrui en le
marquant d’un signe distinctif destiné à dissuader quiconque le croise à
exercer une quelconque vengeance à son encontre. Quel est ce signe ? Nous
ne le savons pas. Mais il devait être suffisamment explicite pour être compris
par tous. Cette mesure nous rappelle que, quel que soit le crime commis par une
personne, c’est à la justice qu’il revient d’exercer la vengeance, non à des
individus. Avant l’époque de Noé, il semble qu’il n’y avait aucune structure
qui le permette, d’où sans doute un grand nombre de crimes commis par
vengeance. Après Noé, Dieu instituera un ministère public de la justice afin
d’éviter ce type de dérive : Genèse 9,6-7.
La crainte de Caïn témoigne du fait que celui-ci avait conscience que la
population humaine allait rapidement s’accroître. Après Seth, Adam et Eve
eurent d’autres enfants qui engendrèrent aussi des enfants : Genèse 5,4. C’est parmi leurs sœurs que les fils
d’Adam prirent leurs femmes au début de l’humanité.
V 17 à 24 :
généalogie de Caïn :
Malgré son péché, Caïn ne meurt pas. Il se marie et fonde une
dynastie de laquelle procède différentes personnes qui sont à la genèse de
plusieurs innovations. La première mentionnée est la construction d’une ville
par Caïn, ville à laquelle il donne le nom d’Hénoc, son fils. La construction de
cette ville par Caïn est la réponse qu’il fait à Dieu de la malédiction qu’il a
reçue et qui le vouait à l’errance et au vagabondage. C’est ce même état
d’esprit, cette même réaction humaine et charnelle qui présideront plus tard à
la construction de la ville et de la tour de Babel : Genèse 11,4. L’entreprise de Caïn nous donne un aperçu
des motivations qui sont à la source de toutes les réalisations de cette
lignée. Race maudite, elle va tout faire pour endiguer les malédictions dont
elle est l’objet et se rendre la vie ici-bas la plus supportable et la
meilleure possible.
« Avec
ses principes d’auto-rédemption, Caïn devint le point de départ de tout
développement humain étranger à Dieu. Alors que, selon la sentence divine, il
devait être errant et vagabond, il devint, dans la résistance de sa volonté
propre à la malédiction et comme en défi à la parole divine, le premier homme à
construire une colonie, une cité. Il donnait ainsi le ton à la tendance
fondamentale de tout développement ultérieur de l’homme marchant loin de Dieu,
à savoir : tentative de vaincra la malédiction par la civilisation sans
Dieu : Eric Sauer : l’aube de la rédemption. »
Après Caïn, l’auteur de la genèse s’arrête sur Lémek, le 7ème
depuis Adam par Caïn. Lémek se distingue des autres de deux manières. Il est le
premier à pratiquer de manière officielle la polygamie, en prenant deux femmes.
Il est aussi celui qui répètera en pire le crime de Caïn en tuant deux hommes,
dont un enfant. La lignée de Caïn ne connaissant pas la repentance, elle ne
peut que s’enfoncer toujours plus dans le mal. Cette vérité est rendue d’autant
plus évidente par la remarque arrogante de Lémek suite à ces crimes. Alors que
chez Caïn, la malédiction de Dieu suscite la plainte et le gémissement, celle
de Lémek est marquée par une attitude de défi. Elle est à l’opposé de celle de
Jésus au sujet du pardon : Matthieu 18,22.
Septième depuis Adam, Lémek incarne le sommet de l’apogée du mal. « L’histoire des Caïnites commence avec
un meurtre et se termine avec la louange du meurtre : Erich Sauer. »
Trois des fils de Lémek nous sont mentionnés comme étant des
pionniers dans leur domaine. Le premier Yabal est le père de la corporation des
cultivateurs, le second Youbal de celle des musiciens, et le dernier
Toubal-Caïn, celui de la métallurgie à partir de laquelle on fabriquera des
outils de bronze et de fer. « Les
trois occupations principales de la société humaine virent donc le jour
rapidement : recherche de la nourriture puis commerce, métallurgie et
défense, instruction et arts : Erich Sauer »
V 25 et 26 : après la mort d’Abel,
Dieu accorda à Adam et Eve un autre fils qui, contrairement à Caïn, fut le père
d’une lignée pieuse : Seth. Il est notable que, parmi tous les enfants qu’eurent
Adam et Eve, c’est sur cette lignée que, dès la genèse, l’Ecriture met l’emphase.
Car c’est de Seth, et non de Caïn ou de tout autre fils ou fille d’Adam et Eve
que naîtra le Christ : Luc 3,38. Après la
promesse de Genèse 3,15, nous avons ici le 1er
indice spécifique nous menant, sur le plan historique, à son accomplissement.
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