lundi 6 août 2018

GENESE 32


V 1 à 3 : rencontre avec les anges de Dieu

La paix conclue entre lui et Jacob, Laban, après une nuit de repos, se leva de bon matin pour se mettre en route vers sa maison. Tous les griefs du passé mis de côté, il put partir le cœur léger après avoir béni et embrassé ses fils (ses petits-fils) et ses filles. Ici se conclut pour Jacob cette étape de sa vie beaucoup plus longue que ne l’avait envisagé Rébecca, sa mère, au début : Genèse 27,44. Rébecca qui, entre temps est décédée, comme Jacob, auront appris ici une chose. C’est que dans la vie des élus de Dieu, ce n’est pas l’homme qui décide de ce qu’il va vivre, mais Dieu. Dans les plans que nous faisons, ce sont toujours nos intérêts qui sont nos mobiles. Dieu, quant à Lui, poursuit Son projet avec nous. Et le cœur de ce projet n’est pas la satisfaction de notre moi, mais la réalisation de Son dessein à travers nous. Ne nous étonnons donc pas si, sur le moment, les choses se passent mal pour nous ou différemment que ce que nous avions pensé. Le temps et les intentions de Dieu ne sont pas les nôtres. Il a la capacité d’arriver à Ses fins avec nous et, pour cela, ne manifeste aucune pitié pour notre moi. A la fin cependant, nous ferons l’expérience que le projet de Dieu pour nous était meilleur que le nôtre. Tout ce que nous vivrons finira par concourir au bien de ceux qui aiment Dieu et qui sont appelés selon Son dessein.

Jacob entrant dans une nouvelle étape de sa vie, celle-ci est inaugurée pour lui, comme la précédente, par une rencontre avec les anges de Dieu. Aucune parole ne nous est rapportée ici de ce moment. Aucune n’est peut-être nécessaire. La présence des anges suffit à Jacob pour lui rappeler le message que Dieu lui avait donné lors de son départ. La venue des anges à ce moment est en quelque sorte préventive. Jacob ne le sait pas encore, mais il va de nouveau au-devant de grandes frayeurs et épreuves. Dieu fait précéder ce moment pour lui d’un message : quoi que ce soit auquel Jacob devra faire face, Dieu l’assure de Sa protection. Ses anges en sont les témoins. Que Dieu nous donne la même paix et la même assurance en Lui !

V 4 à 22 : Jacob se prépare à rencontrer Esaü

De retour dans son pays, Jacob sait que les tensions qu’il a fuies avec son frère Esaü en le quittant ne sont pas résolues. Le temps a beau passé, il ne change pas l’état des choses. Aussi grande soit la distance que nous mettons entre nous et les problèmes que nous devons résoudre, aussi long soit le temps qui s’est passé depuis, il nous faut, lorsque nous retrouvons les personnes concernées, reprendre les choses là où nous les avons laissées. Ne pouvant éviter de rencontrer son frère, Jacob prend l’initiative d’envoyer auprès de lui des émissaires pour lui faire part de son retour au pays. Son espoir, dit-il, après toutes ces années d’éloignement est que, malgré le passé, il puisse trouver grâce à ses yeux.

Le retour qu’il reçut à son message ne le rassura pas, bien au contraire. Rien pourtant dans ce qu’il entendit ne portait en lui-même une note d’inquiétude. Jacob apprit qu’Esaü, le sachant de retour, venait lui-même vers lui avec 400 hommes. Dans quelle intention ? Etait-ce pour se venger de lui ou l’accueillir en frère ? Les émissaires ne pouvaient le préciser. Pour sa part, Jacob imagina le pire scénario. Aussi prit-il immédiatement de multiples initiatives dans le but de désamorcer la colère supposée de son frère et tenter de l’apaiser. Croyant, Jacob se tourna également vers son Dieu dans la supplication, Lui rappelant Ses promesses et Lui soumettant ses plans pour tenter de gagner son frère à la paix.

L’attitude de Jacob est pleine d’enseignements pour nous. Le premier est qu’il n’y a rien de plus terrible que de se laisser subjuguer par ce que l’on imagine. Une fois pour toutes, il faut que nous l’apprenions : ce que nous suggère notre imagination ne correspond pas à la vérité. L’imagination est, dans son rôle destructeur, au service unique de nos peurs. Or, nos peurs résultent d’une seule chose : du fait de laisser nos impressions subjectives sur une situation prendre le pas sur notre confiance en Dieu. « La peur, dit James Packer, est dangereuse à cause des conséquences qu’elle peut avoir sur la communion du chrétien avec son Dieu, en ce sens qu’elle peut submerger en même temps la raison et la foi et anéantir la santé mentale et le salut. Cette peur, tous les chrétiens de notre époque (qui n’est pas très différente à cet égard de celle de Paul), et spécialement les chrétiens dotés d’une imagination très vive, la connaissent à des degrés divers… Mais Paul nous exhorte à lutter contre cette peur, qui n’est rien d’autre qu’un épouvantail, puisqu’elle ne repose sur rien de concret.[1] »

Jacob ayant reçu, de la part de Dieu, la promesse qu’Il serait avec Lui et, de surcroit, la visite des anges avant de rencontrer Esaü, avait devant lui suffisamment de garantie de Sa part pour savoir que les choses se passeraient bien. Malgré tout, la peur fut la plus forte. Le second enseignement que nous recevons ici est que la peur nous empêche de rester tranquille, en repos. La peur nous pousse à l’activisme, aux initiatives humaines qui ont pour but unique de l’exorciser. Toutes ces initiatives sont cependant stériles. Elles ne nous donnent jamais la garantie que ce que nous avons mis en œuvre va réussir. Seul le fait de se cacher en Dieu et de compter sur Sa protection promise peut nous faire entrer dans le repos. Il nous faut le savoir : seule la parole de Dieu possède le pouvoir de la vérité objective. Tout ce qui se passe en nous, sentiments, pensées, scénarios conçus par l’imagination, tout ce qui est subjectif est trompeur et frappé du sceau du mensonge. C’est par la foi en la Parole de Dieu que l’homme triomphe de ses peurs et de tout ce que son âme, facilement impressionnable, voudrait lui faire croire. Que Dieu m’aide à vivre de Sa vérité aujourd’hui !

V 23 à 33 : Jacob lutte avec Dieu

Alors qu’il fait tout son possible pour désamorcer la colère supposée d’Esaü contre lui avant de le rencontrer, Jacob, resté seul près du gué de Yabboq, livre un dernier combat. Quelqu’un qui a l’apparence d’un homme se dresse contre lui dans un but unique : se battre contre lui. La raison pour laquelle cet homme se comporte de la sorte avec Jacob ne nous est pas précisée. Tout ce que l’on sait est que le combat est âpre, acharné, qu’il dure, ce qui signifie que, pendant longtemps, on ne sait qui va l’emporter de Jacob ou de son adversaire. A bout de ressource, l’homme finira par porter à Jacob un coup fatal au tendon de la cuisse. Pour autant, Jacob ne lâchera pas prise. Il ne lâchera son adversaire qu’après lui avoir soutiré une bénédiction. L’homme se rendra à la demande de Jacob. La bénédiction qu’Il lui donnera se traduira pour lui par un changement de nom. Désormais, Jacob ne sera plus Jacob, mais Israël, celui qui se bat victorieusement avec Dieu et avec les hommes. Jacob questionna pour finir son adversaire sur son identité. Mais, bien qu’elle soit évidente au vu du nouveau nom qu’il a reçu, celui-ci refusera de la lui donner. De cette bataille, Jacob sortira différent sur deux plans. Sur le plan spirituel, il aura appris une fois pour toutes que c’est de Dieu que vient la bénédiction sur sa vie. La bataille avait ce but. Sur le plan physique, Jacob restera blessé à jamais. L’articulation de sa hanche démise, un des muscles porteurs du corps, il marchera désormais en boîtant, et non plus aussi à l’aise qu’auparavant.

Qu’il est âpre et difficile aussi dans nos vies le combat qui consiste pour Dieu à nous subjuguer, nous briser et détruire notre force naturelle. Pour se faire, Dieu sait où nous frapper. Il sait quelle partie de notre être. Il doit démettre pour que, constamment, nous nous rappelions que c’est de Lui que nous devons tirer notre force. Pour notre bien spirituel suprême, il n’est pas de l’intention de Dieu que notre marche avec Lui s’appuie sur nos forces naturelles. Si quelqu’un est à l’aise pour marcher avec Dieu sur la base de ses forces naturelles, c’est qu’il n’a pas encore vécu le brisement. Par le brisement, Dieu nous rend faible, fragile, boiteux. De cette manière, chaque jour de notre vie, par la douleur, nous apprenons que c’est de Lui, par Lui et pour Lui que nous devons vivre et non de nous, par nous et pour nous. « Souvenez-vous de Jacob et de sa crise de minuit, dit un auteur, quand Dieu prononça une sentence de mort sur la force du vieux-Jacob. Même lorsqu’il en sortit avec son nouveau nom, Israël, Dieu jugea bon qu’il fût marqué et devint boîteux. Ce devait être pour lui un rappel constant qu’il ne devait plus marcher selon la vieille vie de la chair, mais dans la force de sa nouvelle vie : Israël. Ainsi c’est en tant qu’hommes nouveaux en Christ que nous apprenons comme nous sommes faibles en nous-mêmes, mais que notre constante source de force est en Lui.[2] »

Le combat engagé, notons que les deux parties d’une certaine manière y gagnent. Par le brisement, Dieu l’emporte sur Jacob. Il parvient à Ses fins. Jacob devra renoncer à la tromperie, aux magouilles et à sa malice et compter désormais sur Dieu. Dieu va le faire entrer dans le style de vie qui convient à un élu et qu’Il veut pour lui. Jacob sera béni, ce qu’il a toujours cherché à être par ses propres moyens, depuis le jour où il a volé son droit d’aînesse à Esaü, son frère aîné. Que ta bénédiction, ô Dieu, repose aussi sur moi que Tu as brisé !



[1] James Packer : Connaître Dieu
[2] Devern Fronke : la suprême intention

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